dimanche 16 juillet 2023

Le goût des images animées - La maison des égarées.

La bande annonce était tentante, une histoire de vieille dame qui, dans un centre de "réfugiés", réussit à convaincre qu'elle est la grand-mère de 2 enfants "perdus": une adolescente en fugue et une petite fille muette. Et qui les emmène dans une drôle de maison isolée qu'elle semble découvrir en même temps qu'elles.
Le film me donnait une impression de déjà vu. Normal, il partage avec "Suzume" vu il y a quelques semaines, de nombreux points communs: la reconstruction après un séisme (qui peut être physique mais aussi émotionnelle) la beauté de la nature, même lourdement touchée par une catastrophe, la famille (biologique ou "reconstituée"), les personnages féminins à la fois fragiles et forts, le shintoïsme...
Mais avec lequel il présente aussi des différences comme le fait que les héros ne sont pas deux grands ados/jeunes adultes (avec une possible histoire d'amour) mais 3 femmes: une adolescente qui a fui son père (séparé de sa mère) qui est violent avec elle, une fillette dont on apprend qu'elle est devenue muette suite à une succession de deuils qu'elle n'a plus aucune famille et cette grand-mère sortie de nulle part, qui raconte des histoires fantastiques mettant en scène des divinités japonaises  (dont les "petites filles" comprennent vite que ces dernières sont aussi ses ami(e)s). 
"Suzume", sorti quelques mois avant fera probablement une meilleure carrière que "la maison des égarées" mais je préfère cette dernière:
- à cause des personnages, cette adolescente brisée par son père mais qui saura lui échapper et devenir la grande soeur de la petite fille qui retrouvera sa voix grâce à elle mais aussi sa voie en décidant de prendre le moment venue le relais de la vieille dame auprès des divinités
- l'idée de ses maisons refuges, isolées, dans les bois
- la présentation, certes rapide, des multiples dieux qui m'a fait penser au "voyage de Chihiro" 
- la graphisme retenu pour narrer les contes mettant en scène ces divinités qui m'ont fait penser à ceux racontés dans la BD "Naoto, le gardien de Fukushima" 
- l'idée de ce monstre qui se nourrit des peurs, pertes etc... des humains et les pousse à fuir ailleurs pour oublier.

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