dimanche 30 janvier 2011

Claude, Marc et Alain

Il y a quelques jours il était question de Anne, Isabelle et Nicole qui étaient parties très, trop tôt. Ce genre de chose est aussi arrivé à des collègues hommes.
Claude était notre "M. Foot", un passionné d'une cinquantaine d'années, un peu décalé dans cet univers très féminisé où je travaillais. Est ce pour cela qu'il s'était absenté au moment d'une de ces coupes qui ne nous passionnaient guère, à la différence du gérant de l'hôtel où il s'était arrêté durant quelques jours de vacances? C'est lui qui, s'étonnant de ne pas le voir descendre de sa chambre d'hôtel à l'heure du match, l'a trouvé mort d'un de ces arrêts cardiaques qui frappent parfois sans apparemment le moindre signe annonciateur.
Pour Marc qui avait la "main verte" au point d'avoir transformé son jardin en un petit parc des plantes, il y avait eu un signe annonciateur: la sensation d'un coup de poignard alors qu'il se rendait le matin à vélo au travail. Mais Marc était connu trop comme un hypocondriaque chez qui une simple indigestion ne pouvait être qu'une grave intoxication alimentaire. Alors on s'était contenté de l'écouter, avec un petit sourire en coin. Et ce n'est que le soir, une fois de retour chez lui, beaucoup trop tard donc, que le "coup de poignard" avait révélé sa véritable nature: une rupture d'anévrisme.
Le coup fût encore plus brutal pour Alain, assommé par surprise lors d'un coup de vent sur le bateau qu'il s'apprêtait à revendre pour en acheter un plus petit, car ni sa femme ni sa fille ne partageaient sa passion pour la voile. Un seul marin disparu durant ce "coup de tabac" qui frappa ce jour-là les côtes sud de la Bretagne et plus particulièrement le golfe du Morbihan que, comme tant d'autres Bretons, il affectionnait. Et ce fut lui. Je ne le connaissais pas assez pour assister à la messe d'enterrement, en Bretagne. Je ne sais donc pas si, à cette occasion, fut lu ce texte que beaucoup attribuent à William Blake.

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