mardi 23 octobre 2012

Carnets d'Orient - T7 - La rue de la bombe

Dans ce volume, l'action commence en août 1956, sur les pas d'un trio poseur de bombe qui a décidé que pour chaque Français tué il y aura une maison qui sautera dans la Casbah d'Alger. Parmi les membres du commando: un commissaire de police qui ira le lendemain enquêter sur place en faisant courir le bruit que ce sont des membres du FLN qui ont accidentellement fait exploser une de leurs bombes. Mais personne n'est vraiment dupe, ni la police locale, ni les membres ou sympathisants du FLN.
Avec ces 6 premières pages de la BD, l'essentiel est dit:
- les victimes innocentes dans les deux camps et dont font peu de cas les protagonistes qui se radicalisent
- la quasi impuissance, face à l'engrenage de la violence, des hommes et femmes de bonne volonté qui espéraient que les communautés pourraient continuer à cohabiter en paix.
- la difficulté croissante à rester neutre face aux provocations en tout genre, dans un camp comme dans l'autre: ouvrir un café où l'on peut boire de l'alcool et fumer, c'est se mettre à dos le FLN qui a passé pour consignes "interdiction de boire, fumer, écouter la radio" et ne pas le faire, c'est être considéré comme acquis à la cause du FLN.
Dans ce "merdier" de l'histoire de la guerre d'Algérie, que Jacques Ferrandez illustre notamment en reprenant des articles de presse judicieusement choisis, Octave le Français et Samia l'Algérienne, qui tiennent l'un à l'autre bien qu'ils n'aient passé qu'une seule et unique nuit ensemble, se croisent sans se parler.

Octave est revenu meurtri de la campagne d'Egypte où les armées française et anglaise ont subi une défaire non pas à cause des armes mais à cause de choix politiques. Il doit lutter contre de nombreux ennemis au sein même de sa hiérarchie, avec notamment un supérieur direct prompt à user de la torture physique mais surtout prêt à se lancer dans la manipulation psychologique. Pour avoir osé témoigner de la première dans la presse, Octave se voit envoyer en forteresse. Et quand  il en sort, c'est pour découvrir que de fausses informations ont été données à Samia. Il ne lui restera plus qu'à partir avec quelques jeunes harkis sous de fausses identités, au coeur du "bled", afin d'essayer de sauver Samia avant qu'elle ne soit exécutée.

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