vendredi 6 février 2015

Des photos et des photographes

Certaines photos sont très connues. Encore plus maintenant qu'autrefois où on est plus impressionné par le choc des photos que par le poids des mots (pour reprendre le slogan d'un hebdomadaire). Alors c'est l'occasion de revenir sur 4 d'entre elles en redonnant une identité à celui qui a réalisé le cliché.
On a oublié le visage et le corps de Douglas Kirkland, notamment ceux qu'ils avaient quand, à 24 ans, il a immortalisé Marilyn Monroe qui décèdera quelques mois après la séance photo réalisée pour un magazine. Plus tard le photographe dira d'elle :"Elle savait exactement ce qu’elle devait faire, quels mouvements, où mettre ses mains, son corps était juste parfait. Elle était la plus sexy. Meilleure que toutes les autres. Émotionnellement, elle a tout fait correctement. Elle a exprimé juste ce que je voulais."
Quelques années plus tard, le 24 février 1969  Johnny Cash se rend à la prison de San Quentin pour un unique concert. Jim Marshall l'accompagne. Juste avant le concert, il lui a dit : « John, faisons une photo pour le directeur de la prison ! » Alors Johnny Cash s’est tourné vers lui et a fait ce que les américains appellent un « flip the bird ». C'est sous ce nom que la photographie (qui comme celle de Einstein tirant la langue a beaucoup été reproduite) est désormais bien souvent référencée.
20 ans plus tard, il y a des émeutes à Pékin. Le photographe américain Jeff Widener qui est mandaté par l'Associated Press se rend en Chine et réussit 3 exploits: 
- ne pas être refoulé à l'aéroport (car il a pris un visa touriste et non journaliste)
- passer son appareil photo*  
- et surtout réaliser d'une chambre d'hôtel donnant sur la place Tian'anmen ce fameux cliché où un homme fait face à 4 chars. 
Le matin du 11 septembre 2001, le réalisateur et photographe Lyle Owerko revenait d’un voyage en Afrique et se trouvait dans son appartement new-yorkais. Lorsque le 1er avion a heurté l'une des tours du World Trade Center, il s’est précipité dehors avec son appareil photo. C'est le second impact qu'il a photographié. Il dira plus tard: "Quand le deuxième avion percuta la tour, je savais que le monde était en train de changer. Tu pouvais juste le sentir. Je savais que l’appareil photo que je tenais dans ma main contenait quelque chose d’énorme."
* un Nikon F3 en titane, un modèle costaud qui avant le fameux cliché a protégé le photographe sur lequel un pavé avait été lancé

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