jeudi 29 juillet 2010

Un château et deux hommes controversés

Dans le temps, le premier personnage à apparaître en lien avec le château de Clisson, c'est Olivier V de Clisson: un noble Breton né en 1336 au château de Clisson et mort en 1407 au château de Josselin (Bretagne). S'il a fait preuve d'une exceptionnelle valeur militaire, il convient de ne pas oublier que sa cruauté lui ont valu d'être surnommé "le Boucher".
Sa position de grand féodal (il a été nommé un temps Connétable de France) le plonge au cœur des antagonismes de la guerre de Cent Ans et en fait un personnage-clé de l'Histoire de France. Il convint toutefois de relever que son existence fût jalonnée de multiples retournements: Tout d'abord allégeance à la Maison de Montfort, puis au Duché de Bretagne, ensuite au Royaume d'Angleterre, puis au Royaume de France, avant de le faire au Duché de Bretagne...

Le second personnage, né quelques années avant la mort du premier, est encore plus controversé: Gilles de Rais (quoique on devrait désormais écrire Retz).
Il est né en 1404. Très vite orphelin, il est confié à son grand-père. Education bien négligée, aux dires mêmes de l'intéressé.
En 1422, il se marie et se trouve alors, tant par ce dernier que par héritage, à la tête d'une énorme fortune.
Cinq ans plus tard, il participe à la lutte contre les Anglais, engagés dans un conflit séculaire avec la France. Il est aux côtés de Jeanne d'Arc. Sa valeur militaire lui vaut le titre de maréchal de France en 1429.

Il retourne en Bretagne en 1433. Dans un premier temps, ce qui apparaît aux yeux de tous, c'est sa magnificence et sa prodigalité. Il se dote d'une maison militaire, pourvue d'une garde de 200 cavaliers magnifiquement équipés et s'entoure également d'une maison ecclésiastique et d'une maîtrise formée de jeunes chantres. Mais sa fortune fond rapidement à ce train de vie. Pour enrayer les fantastiques pertes financières qu'il accumule, il est amené à vendre massivement ses biens et se lance... dans l'alchimie. Parallèlement, son comportement devient de plus en plus chaotique et la rumeur s'amplifie autour de ses crimes, tandis qu'on lui connaît des actes de rage incoercible suivis d'abattement et de remords.

En 1440, il s'empare en pleine église d'un prêtre. Dès lors, la justice, tant ecclésiastique que séculière s'abattent sur lui. La justice religieuse le condamne à l'excommunication pour les crimes qui relèvent du pouvoir religieux: sodomie, hérésie, apostasie et évocation des démons, qui s'ajoutent à la violation des immunités ecclésiastiques. La justice civile conclut quant à elle sur le fait de rapt, assassinats d'enfants et autres violences.
Gilles de Rais est pendu et brûlé, place du Bouffay à Nantes, le 26 octobre 1440, laissant dans la mémoire collective, l'image de celui qui aurait été le «plus grand tueur en série de l'histoire de France»

3 commentaires:

caphadock a dit…

Voila un poème trouvé sur le site de Machecoul

De tous les hommes qu'a connu, le Pays de Retz
Un seul a réellement marqué les esprits
Alliant légendes et histoire, Gilles de Rais
Surnommé Barbe- Bleue, voilà sa péripétie.

Tout commença au bord du fleuve Loire
Château de Champtocé, entre Nantes et Angers
Gilles, vit alors le jour, dans la Tour Noire
Le nom du lieu semblait, être prédestiné.

Le contexte lui était vraiment mal tourné
Mariage forcé, raisons purement matérielles
Education fortement dévergondée
Effectuée par Jean, son grand- père maternel.

D'un autre coté, il n'était point laquais
Sa richesse allait être plutôt fabuleuse
Châteaux de Machecoul, Tiffauges, Princé
Superbes demeures moyenâgeuses.

Plus tard il devint un terrible guerrier
C'était à l'époque de la guerre de cent ans
Avec Jeanne D'arc, il combattit à ses cotés
L'envahisseur anglais, lors du siège d'Orléans.

Puis, un jour, il n'eut pour lui plus de combat
Dilapida rapidement ses deniers
Pour retrouver son prestige d'autrefois
Essaya de jouer aux apprenti sorciers.

Dans cette période, où les caves des châteaux
Se rapprochaient terriblement des Enfers
Il eut à déplorer, dit- on, dans nos hameaux
La disparition de jeunes garçons, dans l’hiver.

Un jour, enfin, la vérité, vit le jour
Eglise, et grands hommes l’arrêtèrent, un soir
L’enferma au Château de Nantes, dans une tour
Le pendit, le brûla au bord du fleuve Loire

Pensant que son histoire pouvait continuer
S’adressant à la foule, avant l’exécution
Gilles demanda qu’il soit pardonné, et
Aux parents, de veiller à leurs rejetons.

Ainsi, ses paroles ne furent pas oubliées
Sur le site, on édifia rapidement,
Un curieux monument, Bonne Vierge de Crée- Lait
Etrange lieu de recueil, pour futures mamans

Vers 1850, enfin, on le détruisit
Puis, plus tard, au même endroit, on édifia
Une immense maternité, quelle ironie
De l’avoir construit ici ; c’est maladroit.

Toutefois, certains ont gardé quelques pierres
Pour les replacer au beau musée Dobrée
Salir la mémoire, de son ennemi d’hier
Le Duc de Bretagne, où il eut trépassé.

caphadock a dit…

Très très belle histoire ou effectivement on occulte souvent le cote héroïque au coté de Jeanne d'Arc et sa lutte contre les anglais.
Bravo et amitiés

@nn@ L. a dit…

De mémoire caphadock, l'écrivain Michel Tournier a consacré une nouvelle à cette partie de la vie de Gilles de Rais auprès de Jehanne d'Arc.
Exact, ce bon vieux Wikipédia vient de me le confirmer:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Gilles_et_Jeanne