jeudi 26 mars 2015

"Ania une enfance brisée" de Christian BECHIR

Ce n'est pas facile de commenter un livre que l'on vous a offert, notamment lorsque c'est l'auteur lui même qui vous l'a donné et que l'on sait à quel point cet ouvrage compte pour lui. C'est en effet presque son 3ème enfant, un enfant qu'il a porté dans son coeur pendant de longs mois, depuis ce jour où il a vu la photo de Ania Rempa dans un livre consacré à différents camps de concentration dont celui de Lublin-Majdanek. C'était le 09/09/2009. 
Presque 5 ans plus tard, en juillet 2014, le livre était déposé sur les étals des libraires. Entretemps Christian s'est, comme toujours en pareil cas quand un sujet le passionne, beaucoup documenté. Pendant ses congés annuels -il était encore en activité lors de la rédaction du livre-  il s'est rendu à plusieurs reprises en Pologne et en Allemagne, notamment dans les camps. A lu beaucoup de livres. Des recherches dont on retrouve trace l'une des parties du blog qu'il tient. 
http://www.anialeroman.net/
Au final... c'est une histoire très romancée puisque la véritable Ania est morte le 09/09/1943. 66 ans avant que Christian ne voit sa photo* et ne décide d'imaginer un autre destin pour elle**.
Un destin où la petite juive polonaise perdrait elle aussi son père et sa mère (assassinés alors qu'ils cherchaient à empêcher son enlèvement à destination d'un "Lebensborn") mais aussi Marie, une jeune infirmière lui étant venue en aide et ayant contribuer à organiser son exfiltration vers ses propres parents installés en Suisse afin qu'ils l'adoptent. Un destin qui lui permettrait de vivre et de se venger de l'homme responsable de la mort de ses parents et de la jeune infirmière... ainsi que de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants dont le seul tort était d'être de confession juive.
J'ai bien aimé la 1ère partie du livre, celle qui se termine en mai 1945, lorsque l'homme responsable des malheurs d'Ania rentre dans son pays, comme si de rien. Parce qu'elle est extrêmement bien documentée. On sent que, quand un fait, par exemple tel convoi parti de telle ville, tel jour... est mentionné, c'est qu'il s'est réellement passé. J'ai moins accroché avec la seconde partie, notamment pour tout ce qui a trait à la manière dont Ania, avec la complicité de Charles, retrouve dans les années 60, le bourreau nazi qui a changé d'identité et se venge, non pas en le tuant mais en lui tatouant sur les joues des croix gammées avant qu'il ne se suicide.
Quant à l'épilogue... il est de trop, mais connaissant l'auteur, je sais pourquoi il y tenait à ce qu'il figure dans le livre. Alors...
Que dire pour conclure? J'espère que son livre marchera au final mieux qu'il n'a démarré...notamment parce que l'auteur s'est promis de reverser la totalité de ses droits d'auteur à l'UNICEF. Une cause qui lui tient particulièrement à coeur. 
* Un de ces hasards qu'il affectionne et qui sont pour lui des signes.
** Un destin où intervient beaucoup Charles,  (un jeune homme suisse, fils de l'employeur des parents adoptifs de Ania) qui n'est pas sans beaucoup ressembler à l'auteur du roman, ne serait-ce que par le début de leurs prénoms respectifs "Ch" mais pas que...

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