N’en déplaise aux amateurs de « la Joconde » ceci est pour moi le plus beau tableau qui soit, celui que j’emmènerai sans hésiter sur une île déserte… sauf qu’il ne supporterait probablement pas l’air marin.Ce tableau, je l’ai découvert adolescente et comme les livres d’art ne figuraient pas parmi les rares ouvrages possédés par mes parents, pendant longtemps je n’ai eu en ma possession qu’une minuscule vignette découpée dans une revue.
Le regard et le sourire à peine esquissé de cette jeune fille me fascinaient.
Ils me fascinaient d’autant plus que j’avais fini par savoir, en empruntant un livre dans une bibliothèque, qu’on ne savait pas qui elle était. Ce n'est en effet pas la jeune femme qui apparaît régulièrement dans les tableaux (lisant une lettre ou mettant un collier de perles...) et que les historiens de l'art identifient comme étant très probablement la femme du peintre : Catherine Veermer.
Mais qui était cette jeune fille ? On ne le sait pas.
Le livre de Tracy Chevalier est donc pure œuvre de fiction.
Il n'en demeure pas moins que ce roman est passionnant, pour qui veut connaître les techniques picturales de l’époque (le bleu était ainsi obtenu en broyant finement du lappi lazzuli), les relations très codifiées existant entre maîtres et serviteurs, peintres et acheteurs...
Le 1er aspect a un peu été passé sous silence dans le film qui en a été tiré, pas assez vendeur sans doute, en tout cas certainement moins que cette histoire d’amour impossible entre un peintre et l’une de ses servantes.
Tracy Chevalier a fait paraître ensuite un autre livre consacré à la série de 6 tapisseries consacrées aux 5 sens actuellement détenues par le musée national du moyen-âge installé dans l'hôtel de Cluny à Paris.
Je l’ai acheté, cet autre roman. Il m’a moins plu, même si il est lui aussi est très intéressant sur les techniques de confection des tapisseries (dont le tissage proprement dit ne constituait qu'une petite partie) et la symbolique qui était alors utilisée, et dont nos sociétés occidentales actuelles ont perdu le secret
Qui était la jeune fille à la perle? On ne le sait pas et on ne le saura jamais.
De même on ne saura jamais ce qui la faisait ainsi ébaucher un sourire.
Alors je rêve...
...Et même si je sais que les mœurs de l’époque ne se prêtaient guère à ce genre d’attitude, j'imagine qu'elle s’apprêtait à quitter la pièce et, interpellée par le peintre, elle lui avait adressé ce sourire doux et triste à la fois... et dont il aurait voulu garder à jamais la trace.
Avec ce tableau, c’est l’un de ces petits instants d’éternité qui ressortent de certaines rencontres ainsi que le décrit si bien…. Mais ceci est une autre histoire.
2 commentaires:
Moi aussi, j'adore ce tableau. Depuis toujours. J'ai une amie qui lui ressemble. Et j'ai adoré le livre de Tracey Chevalier. Je n'ai pas lu la Dame à la Licorne mais par contre, j'ai aussi aimé Le récital des anges et la Vierge en Bleu....
PS: tu as bien fait d'ouvrir ce blog, que je découvre seulement aujourd'hui.... :-)
Une amie qui lui ressemble?
ça ne m'étonne pas plus que cela car malgré la coiffure un peu orientale (dans le n° de l'émission "Palettes" il était expliqué pourquoi) je lui ai toujours trouvé un air intemporel à cette jeune fille
Des deux autres livres, je ne connaissais que le titre du second, que je lirai peut-être un jour...quand j'aurai épuisé la pile au pied de mon lit :-)
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