samedi 3 août 2013

"Je suis morte ce jour là" de Sylvia PEROMINGO

Voici un témoignage dur à lire. Il a sans doute été pour celle qui l'a écrit, une manière de se libérer de  souvenirs. Quoique je ne sois pas du tout certaine que l'on ne puisse jamais se libérer de certains choses que l'on a vécues. Et pour Sylvia Peromingo, ce fût un viol, celui dont elle a été victime le 20 mai 2004.
Un viol? Au regard du droit oui! En fait, des viols répétés dans ce qu'elle appelle "le trou" (un espace en contrebas d'une balustrade en bois dans un jardin public) où l'a fait tomber celui qu'elle désigne sous le nom de "monstre"*.
Mais dans la tête de Sylvia, il y a eu plus qu'un viol: elle est morte! Pas physiquement mais moralement. Ce qui lui donne 6 ans plus tard l'occasion de vivre une expérience que l'on ne souhaite à personne: apprendre  que le violeur qui a été arrêté juste après son forfait, condamné en 2006 à 10 ans de prison ferme, a bénéficié de libérations conditionnelles dès 2008, a été libéré en 2009... et a recommencé. En tuant sa victime cette fois-ci. Alors Sylvia va se démener et faire tout son possible pour que les choses changent, notamment en racontant son histoire. 
Autant l'avouer,  j'ai eu beaucoup de mal à achever ce livre. A la fois compte tenu de ce qu'elle raconte,en entremêlant les fils du passé lointain (enfance, années d'apprentissage de la danse...) et ceux du passé récent, son viol et ce qui a suivi. Et heureusement car un récit chronologique allant du viol à celui où elle se mobilise aurait été encore plus dur à lire. Mais surtout parce que la colère irrigue tout l'ouvrage. Une colère compréhensible vu ce qu'elle a vécu**, vu la manière dont l'histoire a recommencé*** mais qui a la longue pèse beaucoup sur la lecture, notamment lorsqu'elle aborde le thème du repentir et de de la réhabilitation qu'elle considère comme impossibles pour celui qu'elle appelle le "monstre".
* à aucun moment elle ne donne son nom, probablement en partie parce qu'il doit passer prochainement en jugement 
** l'examen médical, peu de temps après son viol, par l'expert m'a laissée pantoise: "... déshabillez-vous, on ne va pas y passer la nuit. Je n'ai pas que ça à faire, j'en ai vu d'autres..."
*** Sylvia P. regrette que son agresseur n'ait pas davantage été suivi à sa sortie de prison, notamment par rapport à son activité sur le net. Mais la société en a t elle les moyens quand on pense aux difficultés pour mettre en place un suivi des pédophiles?

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