dimanche 18 août 2013

"La fille sans visage" de Sokal et Pascal Regnauld

La 18ème enquête de l'inspecteur Canardo publiée en 2009 m'a déçue. 
D'abord c'est lent, très lent à démarrer. Il faut attendre la 35ème page (sur 48) pour voir enfin Canardo mandaté par la Duchesse du Belgambourg* afin de, non pas rabibocher le couple de son fils, mais enrayer une tentative de coup d'état. Et oui, Madame la Duchesse a certes été un temps soulagée d'avoir casé son fils -dit Nono- jusqu'alors un tantinet obsédé sexuel casé, fût-ce avec Galina**, une roturière venue des pays de l'Est afin de survivre en se prostituant! Mais elle n'avait pas du tout prévu que sa belle-fille inciterait son rejeton à lui demander d'abdiquer.
Ensuite, il y a assez peu de ces réparties pleines d'humour -souvent noir- sans lesquelles une enquête de Canardo ne serait pas digne de ce nom. Un exemple? Canardo "remerciant" le fiston de la Duchesse qui après lui avoir causé un accident paye son séjour et celui de sa passagère dans une clinique privé: "Je suppose que c'est à votre générosité que l'on doit d'échapper à la promiscuité nosocomiale de l'hôpital populaire?"
Non, deux exemples avec ces réparties de la Duchesse adressées au médecin-chef de cette même clinique  qui assure aussi le suivi médical de son fiston: "La dernière fois notre Nono était en première page... et on a tout de même tutoyé les assises..." Et quand le médecin ajoute que la victime n'a plus aucune séquelle physique elle ajoute: "... mais tout de même il y avait eu viol et puis un peu de tentative de meurtre aussi. Et nous avons du copieusement arroser la magistrature pour transformer tout ça en jeu sexuel amoureux..."
Vous l'aurez compris, la Duchesse du Belgambourg est aussi peu recommandable que son fiston et Galina  n'a peut-être pas tort de vouloir la mettre hors-jeu. "Galina"?... Mais je n'en écrirai pas plus... Au final, notre Canardo alcoolique notoire et misanthrope qui, lors des premières pages de l'histoire, raccompagne gentiment Galina chez elle sans à aucun moment songer à profiter de la situation, est peut être le personnage sympathique de l'album. 
Un album, avec les "visages" si typiques et typés des héros de Sokal, au sein duquel on ne manquera pas de relever quelques clins d'oeils aux paparazzis à l'affut des frasques des "people", à la scission wallon/ flamand, à l'auteur belge de BD Jacobs... 
Un petit cru que ce Sokal donc. 
* Etat fictif créé pour les besoins de plus d'une intrigue en contractant les mots de Belgique et Luxembourg
**  Prénom doublement humoristique puisqu'il renvoie aux gallinacées dont font partie les poules, un mot qui désigne aussi les prostituées

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