vendredi 8 juin 2012

Maisons, maisons... (2)

Janvier 1984: arrivée à Rouen, ou plus exactement à Grand-Couronne où le futur père de mes enfants a été affecté d'office sur un poste qu'il n'a jamais demandé, au seul motif que celui-ci était un poste prioritaire et que la personne qui l'occupait venait d'avoir une promotion. Un classique dans la fonction publique!
Seul avantage, pendant près d'un an nous allons bénéficier d'un vaste logement de fonction gratuit. Un avantage vite oublié compte tenu des nombreux inconvénients liés au fait qu'il va devenir très vite pesant pour lui de vivre ET travailler au même endroit. Et quel endroit! Près de la raffinerie de la Shell, ce qui nous permet certains matins, avant même de nous lever, rien qu'en respirant l'air qui passe par la fenêtre entrebâillée de connaître la météo. Et oui, les jours de brouillard, l'air stagnait dans la vallée de la Seine et empestait le fuel!  
 
Septembre 1984: il change d'Administration et on fait comme les vieux rouennais, on migre vers l'air plus pur, sur les hauteurs de la ville. Pas celles de Canteleu, ni Bois-Guillaume non, celles des facultés, à Mont-Saint-Aignan. Tout le côté ouest de l'appartement donne sur un bois privé où était alors implantée une maison d'enfants. Du coup, on pouvait voir des écureuils se poursuivre de branche en branche. 
Eté 1987: après la naissance du 1er enfant, les écureuils, malgré tous leurs efforts, n'ont pu faire oublier le défaut majeur du logement: il est situé au 4ème étage d'un immeuble sans ascendeur. Alors on va déménager à moins de 500mètres de là, à l'avant-dernier étage d'un immeuble qui donne pile sur la vallée de la Seine. Beau panorama bien que ce dernier englobe la raffinerie de la Shell (encore elle!) bien visible avec ses torchères peintes en rouge et blanc et dont le panache de fumée permet de repérer l'orientation du vent. Des torchères que n°1 décrira ainsi lorsqu'elle commencera à parler "Bougies... gâteau..."

Août 1989: Naissance du 2ème enfant. L'éloignement de la famille (l'autoroute des estuaires n'étant pas encore ouverte, il faut compter 3 heures et demi de route pour rejoindre Nantes) et un mois complet de brouillard très dense sur Rouen (il faut allumer les réverbères en plein jour) ont amené à solliciter une mutation vers Nantes. 
Pour le moment, alors même que nous travaillerons tous les deux sur la grande ile entre deux bras de Loire on s'installe près de la place Mellinet (prononcer le "t"). En effet, le père de mes enfants, bien que n'ayant vécu jusque là qu'une dizaine d'années à Nantes, a acquis le réflexe des vieux nantais de souche "Jamais en sud Loire, il y a trop d'embouteillages sur les ponts!" Et c'est vrai qu'à l'époque, pour franchir le pont de Pirmil près duquel je vis désormais, il fallait parfois compter au moins 30 minutes!

Aucun commentaire: