dimanche 20 janvier 2013

Etre femme et scientifique peut-être dangereux...

... du moins autrefois. Je pense notamment à deux d'entre elles, mais il y en a probablement d'autres. Deux? Oui, deux: Emilie Le Tonnelier de Breteuil dite Emilie du Chastelet (1706-1749) et Ada Lovelace (1815-1852), une française et une anglaise. J'ignorais tout de leur existence jusqu'à tomber sur un tableau qui représentait Emilie dans le livre "les femmes qui lisent sont dangereuses" et un doodle de google consacré à Ada... ce qui leur a valu de figurer sur ce blog à la rubrique "personnages du temps passé"
Que dire d'elles. Peut-être reprendre très brièvement ce que dit l'encyclopédie wikipedia à leur sujet avant de revenir sur la cause de leur décès.
Gabrielle Émilie Le Tonnelier de Breteuil, devenue par mariage marquise du Châtelet, est communément appelée Émilie du Châtelet. C'est une mathématicienne et physicienne. Elle est aussi restée célèbre pour être l'auteur de la traduction française des "Principia Mathematica" de Newton qui fait toujours autorité aujourd'hui, et également pour avoir été pendant 15 ans la maitresse de Voltaire
Un Voltaire qui, lorsqu'il eu connaissance de sa mort, trois ans après qu'ils se soient séparés, écrira: " « J'ai perdu un ami de vingt-cinq années, un grand homme qui n'avait de défaut que d'être une femme, et que tout Paris regrette et honore» En écrivant "tout Paris" Voltaire est peut-être excessif car il semblerait bien que, si Emilie était reconnue dans le monde des savants, d'autres de ses contemporains la décrivaient comme une femme laide et d'un certain orgueil. Élisabeth Badinter lui a consacré un livre en 1983: "Émilie ou l’ambition féminine au XVIIIe siècle"
Emilie est morte... en accouchant à 43 ans de son 4ème enfant. 

Ada Lovelace, officieusement Augusta Ada King, comtesse Lovelace, née Anna Byron dont elle est le seul enfant légitime est principalement connue pour avoir traduit et annoté une description de la machine analytique de Charles Babbage, un ancêtre de l'ordinateur. Dans ses notes, on trouve le premier algorithme publié destiné à être exécuté par une machine, ce qui fait considérer Ada Lovelace comme une programmeuse, voire « le premier programmeur du monde ». Elle a également entrevu et décrit certaines possibilités offertes par les calculateurs universels, allant bien au-delà du calcul numérique et de ce qu'imaginaient Babbage et ses contemporains.
Si Ada est assez connue dans les pays anglo-saxons et en Allemagne (notamment dans les milieux féministes) elle est moins connue en France (même si de nombreux développeurs connaissent le langage Ada, nommé ainsi en son honneur en 1978). Depuis 2009 il existe une journée "Ada Lovelace" (le 16 octobre) de façon à rendre hommage aux femmes dont les travaux ne sont pas reconnus, mais qui contribuent de façon extraordinaire aux sciences, à la technologie, à l’ingénierie et aux mathématiques
Ada est morte d'un cancer de l'utérus après semble t il avoir été saignée à mort par ses médecins.

4 commentaires:

verveine a dit…

Je connaissais (un peu) la première mais j'ignorais tout de la seconde et je suis assez impressionnée!
Merci pour cet article très instructif.
Il faudra un jour que je lise "Les femmes qui lisent (...)" de l'excellente Laure Adler. Rien que le titre, j'adore ;-)

@nn@ L. a dit…

Ada est peut-être encore plus intéressante que Emilie, notamment à cause de son histoire personnelle où Lord Byron n'a pas été un père très présent, contrairement à d'autres mathématiciens, mais aussi à cause de sa descendance (Anna Blunt)
Quant au livre ce que tu cites, c'est un livre à déguster petit à petit. Celui qui a suivi et surfé sur la vague du précédent m'a quant à lui déçue

caphadock a dit…

Très très instructif

@nn@ L. a dit…

Merci Caphadock!