vendredi 12 mars 2010

Autour d'une image

Au départ il y a ce tableau de Georges Seurat: "les poseuses" qu'il a réalisé pour répondre à certaines critiques relatives à sa peinture réputée "froide". Il convient d'y relever deux choses:
- le tableau qui figure en arrière plan "un dimanche après-midi sur l'île de la grande Jatte" qui est l'une des 7 grandes toiles que le peintre a réalisées durant sa courte existence
- le fait qu'il a représenté 3 fois le même modèle dont il existe 3 esquisses dites "la poseuse de dos", "la poseuse de profil" et "la poseuse de face".

C'est cette dernière qui est intéressante car elle a été prise comme source d'inspiration par au moins deux artistes, deux photographes.
Et c'est là l'un des immenses avantages du net qui a permis de comprendre pourquoi en voyant les clichés de ces photographes et sans avoir lu leur titre -lesquels sont d'ailleurs souvent modifiés-, ils "disaient quelque chose", tout simplement parce qu'ils renvoyaient à cette autre image gardée quelque part dans les replis de la mémoire.

Le premier a avoir rendu hommage à Seurat est Jeanloup Sieff. Son cliché est d'ailleurs souvent explicitement repris sous le nom de "Hommage à Seurat". La filiation entre les deux oeuvres est évidente, sauf en ce qui concerne la coiffure du modèle, nettement inspiré de celles des années 70.

Le lien entre cette peinture et la photo de Michel Comte, photo dont on a beaucoup parlé lorsque le cliché a été mis en vente puisque le modèle, photographié du temps où il travaillait comme mannequin, était revenu sous les feux de l'actualité, est moins évident. La pose est gauche avec la jambe droite posée de biais, vers l'intérieur et dont la pointe du pied semble buter contre l'autre pied alors que dans la peinture de Seurat, les deux pieds sont tournés vers l'extérieur. Avec Seurat et Sieff, les modèles semblent à l'aise, sereines, comme si interpellées par l'artiste lors de leurs activités, elles s'étaient arrêtés pour lui répondre. Et puis le modèle de Comte a la minceur des mannequins de la fin du XXème siècle alors que ceux de Seurat et de Sief gardent une certaine rondeur dans leurs courbes que je ne peux m'empêcher de préférer.

2 commentaires:

arlette a dit…

Ciel !! belle académie de nus !!
rondes et décharnées!!!
Avez - vous jeté un oeil chère Anna sur mon billet du 5mars avec votre photo Qui obtient des compliments que je vous renvoie

@nn@ a dit…

Je ne sais pas Arlette si la dernière Dame photographiée apprécierait ce qualificatif de "décharnée" (sourire) mais il est vrai que les modèles actuels, surtout les nus, manquent parfois singulièrement d'étoffe.
Pour la photo du 5 mars, oui j'avis vu Arlette. Merci. Par contre le renvoi "cafouille" un peu puisqu'il adresse sur une messagerie outlook un tantinet cul de sac (rire)
Ce qu'il y a d'amusant avec le photo, c'est que ça doit être la dernière faite ce jour là, réalisée sans aucune conviction et pourtant... une belle illustration du principe selon lequel il faut toujours oser