mercredi 31 mars 2010

Le jeu du chat et de la souris...

... tel pourrait être le sous-titre du film de René Clément: "le passager de la pluie" qui est revenu en mémoire l'autre jour après avoir constaté que, tout comme Mélie/Marlène Jobert à qui Harry Dobbs/Charles Bronson le fait remarquer: le bout de mes doigts alors même que j'ai amplement atteint l'âge adulte, était en piteux état et ressemblait plus à ceux d'une petite fille.

Mais il faut se méfier des apparences et dans ce film, beaucoup de choses sont trompeuses. Ainsi la manière dont les personnages sont montrés: Si Charles Bronson est assez conforme à lui même, Anny Cordy, alors cataloguée chanteuse belge rigolote (le film date de 1970) tient un rôle sérieux. De même Marlène Jobert qui est fort éloignée de la Rita de "il ne faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des enfants sauvages".
C'est elle Mélie. En fait Mélie est le diminutif du prénom que lui a finalement donné son père suite à une erreur de l'officier d'état civil qui avait commencé à écrire Mélanie avant de transformer en Mélancolie. Et il lui va fort bien ce prénom même s'il cache une nature beaucoup plus forte que pourrait le laisser penser sa menue silhouette qui pourrait être comparée à celle d'une petite souris.
Le chat, c'est Charles Bronson. Un homme mystérieux, dont on finira par apprendre qu'il est colonel dans l'armée américaine, qui cherche un sac de voyage que Mélie a caché après avoir tué un homme qui l'avait violée avant qu'elle ne le tue et ne dissimule son corps sur la plage.

Mais ce sac et cette intrigue s'apparentent plus au Mc Guffin cher à Hitchcoock. L'essentiel est ailleurs: dans les relations de cet homme et de cette femme qui ne se connaissent pas au début mais vont apprendre à s'apprécier.
La "petite souris" est beaucoup plus forte que ne le croit "le "chat". Il a compris ce qu'elle a vécu avec "le passager de la pluie", en fait un violeur récidiviste, mais aussi les relations qu'elle entretient avec son mari, pilote de ligne dont elle connaît fort bien les nombreuses infidélités, notamment avec celle qui se dit sa meilleure amie. Mais il sera fort surpris du comportement qu'elle adopte, pour "se protéger", en certaines circonstances. Il finira par s'attacher à elle au point d'aller la sauver lorsqu'elle ira se frotter au "milieu" parisien.

Et si à la fin du film, ayant retrouvé le sac fort convoité il s'en repartira, on peut penser -voire espérer- pendant un temps que, bien que mariés l'un et l'autre, dans d'autres circonstances leurs relations auraient pu évoluer tout autrement.

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