mercredi 3 mars 2010

Ecrire pour ne pas mourir (extraits)

pour AA
Les raisons d'écrire que ce soit dans une lettre, un mail ou un billet de blog sont multiples. En voici quelques unes répertoriées par Anne Sylvestre.

Que je sois née d'hier ou d'avant le déluge, j'ai souvent l'impression de tout recommencer.
Quand j'ai pris ma revanche ou bien trouvé refuge, dans mes chansons, toujours, j'ai voulu exister.

(...) Ecrire pour ne pas mourir,
écrire, sagesse ou délire,
écrire pour tenter de dire,
dire tout ce qui m'a blessée,
dire tout ce qui m'a sauvée,
écrire et me débarrasser.
Ecrire pour ne pas sombrer,
écrire, au lieu de tournoyer,
écrire et ne jamais pleurer,
rien que des larmes de stylo
qui viennent se changer en mots
pour me tenir le cœur au chaud.

(...) Que je vive cent ans ou bien quelques décades,
je ne supporte pas de voir le temps passer.
On arpente sa vie au pas de promenade
et puis on s'aperçoit qu'il faudra se presser.

(...) Ecrire pour ne pas mourir, écrire, tendresse ou plaisir,
écrire pour tenter de dire,
dire tout ce que j'ai compris,
dire l'amour et le mépris,
écrire, me sauver de l'oubli.
Ecrire pour tout raconter,
écrire au lieu de regretter,
écrire et ne rien oublier, et même inventer quelques rêves
de ceux qui empêchent qu'on crève
lorsque l'écriture, un jour, s'achève...


(...)

Ecrire pour ne pas mourir,
écrire, grimacer, sourire,
écrire et ne pas me dédire,
écrire ce que je n'ai su faire,
dire pour ne pas me défaire,
écrire, habiller ma colère.
Ecrire pour être égoïste,
écrire ce qui me résiste,
écrire et ne pas vivre triste
et me dissoudre dans les mots
qui soient ma joie et mon repos.
Ecrire et ne pas me foutre à l'eau.

(...) Ecrire pour ne pas mourir,
pour ne pas mourir.

3 commentaires:

arlette a dit…

Voilà bien des réponses aux angoisses existentielles.....

@nn@ L. a dit…

Il faut que je pense à vous envoyer un lien où figure la chanson en libre accès, mais en off

verveinecitron a dit…

Très beau texte qui me fait penser à un livre (que je dois lire depuis longtemps) L'éciture ou la vie, de Jorge Semprun.