dimanche 30 mai 2010

Mère et Femme

En ce jour de la fête des mères, il y a une chanson peu connue de Anne Sylvestre qui gagnerait à être plus connue. Elle parle du regard du conjoint, des enfants qui auraient tendance parfois à ne plus voir que la mère et oublier la femme et qu'avec ses mots Anne Sylvestre fait revivre, comme elle l'a fait avec d'autres chansons comme "Clémence en vacances" ou "comment je m'appelle"

Maman elle est pas si bien qu'ça

Surtout ne dis rien à ta mère Elle en mourrait Laisse-la avec ses chimères Sois sans regrets Elle est si vulnérable et tendre Si désarmée Qu'elle ne pourrait pas comprendre Mes à-côtés Qu'elle ne voudrait pas m'entendre En liberté

Vous vous trompez, vous vous trompez

Maman, elle est pas si bien qu' ça

C'est pas Thérèse d'Avila
C'est loin d'être la Sainte Vierge
Ça ne l'amuse vraiment pas
Vos précautions et vos gamberges
Vos silences, au bruit de ses pas
Ce qu'elle veut, c'est pas des cierges
Votre respect lui reste là

Sincèrement je n'aime qu'elle C'est bien ainsi Étant jeune elle était si belle Elle a grossi Je lui dis "C'est sans importance Tu es très bien Tu as la santé, c'est une chance Ne change rien" Je lui ai caché la balance C'était malsain

Oui mais enfin, oui mais enfin
Maman a des désespoirs fous
C'est pas Bernadette Soubirou
C'est pas la grande sœur des anges
C'est pas Mamie, c'est pas Doudou
Savez-vous bien pourquoi elle mange ?
C'est pour se protéger de vous
Elle se voit, elle se venge
Elle ne s'aime plus du tout

Si elle cherche encore à plaire ? Je ne crois pas Elle a eu tellement à faire C'est loin tout ça Si elle a eu quelques histoires ? Tu me fais rire Pourtant, j'ai fait semblant d'y croire Pour la tenir Ses déprimes sont illusoires Il faut bien dire

C'est à mourir, c'est à mourir
Maman a des rêves de feu
C'est pas Thérèse de Lisieux
Et parfois les regrets lui montent
Quand on lui dit "Avec ces yeux
Vous n' deviez pas faire le compte
Des soupirants, des beaux messieurs
" Si vous saviez, vous auriez honte
Ça lui casse le corps en deux

Mais ne voulez-vous pas comprendre Aveugle et sourd Qu'elle meurt de manque de tendre Besoin d'amour Elle a longé des précipices Sans le savoir Elle hait tous les sacrifices Tous les devoirs Elle voudrait tellement qu'on puisse Lui en vouloir

C'est sans espoir, c'est sans espoir
Maman, elle est bien mieux que ça
Mais c'est la reine de Saba
C'est Cléopâtre et la Joconde
Bardot et Lollobrigida
C'est évident pour tout le monde
Sauf pour vous, qui ne voyez pas
Que vous avez chaque seconde
Étouffé la femme en vos bras

Mais il suffit d'une secousse D'un coup au cœur Elle se fera la peau douce Vous aurez peur Elle réveillera en elle Celle qui dort Elle se souviendra d'être belle Sans trop d'efforts Elle fera des étincelles Perdra le nord

Oui mais alors, oui mais alors
Maman, elle va vous étonner
C'est Madeleine et Salomé
C'est Pompadour et Lavallière
Mais c'est Gabrielle d'Estrées
C'est la dernière des dernières
C'est tout, sauf ce que vous croyez
C'est une femme qui naguère
S'est tout simplement oubliée<p> C'est Madeleine et Salomé
Maman, elle va vous étonner
C'est pas Thérèse d'Avila Maman,
mais c'est pas du tout ça !

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