mercredi 4 août 2010

des herbes folles aux avoines folles

Mémoire ô ma mémoire...
Les herbes folles du bâton roulant en ont fait remonter d'autres à la surface de la mémoire, ce faux lac calme: celles de Verlaine telles que citées dans cette scène où Louis Jouvet redevient pendant quelques instants le jeune homme qu'il fût des années auparavant.

http://www.dailymotion.com/video/x99dcb_carnet-de-bal_creation

Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux formes ont tout à l'heure passé.

Leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles,
Et l'on entend à peine leurs paroles.

Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux spectres ont évoqué le passé.

- Te souvient-il de notre extase ancienne?
- Pourquoi voulez-vous donc qu'il m'en souvienne?

- Ton coeur bat-il toujours à mon seul nom?
Toujours vois-tu mon âme en rêve? - Non.

Ah ! les beaux jours de bonheur indicible
Où nous joignions nos bouches ! - C'est possible.

- Qu'il était bleu, le ciel, et grand, l'espoir !
- L'espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir.

Tels ils marchaient dans les avoines folles,
Et la nuit seule entendit leurs paroles.

"Carnet de bal" de Julien Duvivier. Beaucoup s'accordent à écrire qu'il a beaucoup vieilli, notamment à cause du jeu de l'actrice principale.
Qu'importe! L'histoire vue du temps du Ciné-Club est émouvante, c'est celle d'une femme qui, après le décès de son mari, retrouve le carnet de bal de ses 16 ans et part à la recherche de ses anciens prétentants. La quasi totalité des retrouvailles seront amères.
Et puis il y avait la musique, une valse créée spécialement par Maurice Jaubert: "la valse grise" - à ne pas confondre avec la "valse triste" de Jean Sibélius. Elle figure sur dailymotion, en version piano, mais tellement éloignée du souvenir que j'en avais que je n'ai pas retenu le lien. Et puis il y manquera la magie des images, celle de robes longues tournoyant au ralenti.

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