mardi 29 mars 2011

Enfants de la Shoah

Toujours dans le livre cité hier, "les 100 photos du siècle", deux photos d'enfants, ou plus exactement une photo d'enfant et une autre d'adolescents.

L'enfant restera probablement à jamais sans nom, même si pendant longtemps plusieurs personnes ont déclaré être ce jeune garçonnet qui marche un peu isolé du reste du groupe, sans que rien ne laisse penser qu'il puisse avoir un lien avec les personnes qui l'entourent. Très probablement a t il connu le même sort que ces derniers qui, en ce jour de début 1943, ont été déportés vers Treblinka. Et ils furent nombreux puisque lors de l'insurrection du ghetto de Varsovie, en avril 1943, sa population n'était plus que de 50 000 personnes alors que lors de sa création, deux ans plus tôt, elle était de 450 000.
Un enfant anonyme donc pour lequel un historien (Israël Gutman) a même considéré qu'il était important qu'il reste anonyme car il faisait partie "... du mythe fondateur de l'Etat d'Israël" et qu'il incarnait "... à lui tout seul le drame de la Shoah"

Le commentaire de l'article dit que sur la photo l'homme tout au fond du châlit du milieu de la photo n'a pas d'âge. Et pourtant c'était un adolescent de 16 ans.
Est ce pour cela que des années plus tard, de ce jour de janvier 1945 où l'armée de Eisenhower libéra le camp de Buchenwald, cet adolescent, Elie Wiesel (qui ne se rappelle pas du photographe, Henry Miller) dira: "Nous étions libres, mais il n'y avait pas de joie, il n'y avait pas de pleurs, on ne savait pas pleurer, on a commencé à pleurer plus tard. (...) nous avons compris la profondeur et l'intensité de cette douleur qui s'était accumulée en nous si longtemps. Avant nul n'osait vivre cette douleur. Elle s'est manifestée et a éclaté après"

On aurait pu croire, espérer qu'après cela il n'y aurait plus de morts dans des camps mais il faut croire que le pire ennemi de l'homme restera toujours son semblable car en Asie, en Afrique... au nom de différentes idéologies des hommes, des femmes et des enfants ont continué de mourir en ce XXème siècle. Et rien ne laisse espérer que le XXIème sera meilleur.

Aucun commentaire: