mardi 26 avril 2011

Carnets d'Orient - T3 - Les fils du Sud

En 1871, on quittait Victor et sa femme Amélie. Malgré les difficultés, tous deux semblaient bien décidés à rester en Kabylie. Ce qui sera effectivement le cas, du moins tant que ses deux fils n'auront pas été tués durant la guerre de 14-18. Mais je vais trop vite. A la fin du 1er volume, Amélie est enceinte d'une petite fille, Olympe, qui épousera un chef de gare avec lequel elle aura deux garçons aux caractères aussi différents que leur physique, Casimir et Paul.

Dans le tome 3 c'est Paul qui raconte la vie au jour le jour dans le sud de l'Algérie, avec une grande sensibilité quant aux odeurs, couleurs... Il croise brièvement Isabelle Eberhardt qui a décidé de vivre comme une musulmane et s'habille en homme algérien. Il parle de ceux qu'il aime comme Béchir, le fils du Pacha dont il a reçu comme cadeau un drôle de petit chien (en fait un chacal). Il apprécie aussi la compagnie de Jacob qui se fait souvent chahuter parce qu'il est juif. Par contre, il n'apprécie guère les compagnons de jeu de son frère Casimir: Antonio, Octave et sa soeur Noémie, des personnages que l'on retrouvera pour un certain nombre d'entre eux dans les volumes suivants.

Pour l'heure, ses souvenirs ressemblent fort à ceux de Marcel Pagnol, alors même que se profile ce qui sera, non la guerre de 14-18 (sur laquelle se termine la BD avec le départ de tous ces jeunes vêtus du costume des spahis) ni même celle de 39-45, mais les "évènements", la "sale guerre"... qu'on mettra des années à reconnaître en tant que telle. Car, comment lire autrement les extraits qui suivent:
"Ici, le Français il se croit plus fort que l'Espagnol. L'Espagnol, il crache sur l'Italien, l'Italien il dit que le Maltais c'est un chien. Le Maltais, il traite l'Arabe de fainéant, et l'Arabe il méprise le Juif. Et encore, des fois, c'est l'inverse."

avec une exception, les personnes qui sont réellement nées depuis des années en Algérie et dont le héros dit sobrement:
"Avec les Arabes, on vit côte à côte, mais chacun chez soi. Dans la rue, on ne les voit même plus. Pourtant il y en a beaucoup"

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