vendredi 6 mai 2011

"la position du tireur couché" de Manchette & Tardi

Il s'est écoulé 32 ans depuis la 1ère publication d'un ouvrage commun entre Jean-Patrick Manchette et Jacques Tardi puisque leur 1ère collaboration remonte à "Griffu" paru en... 1978. Depuis, rien n'a changé. Le ciel est toujours aussi noir au dessus de la tête des "héros" et la météo aussi maussade.
C'est le net qui m'a aidé à me rappeler de l'intigue de "Griffu" que je ne suis même pas certaine d'avoir acheté en son temps car beaucoup trop noir à mon goût. Mais pouvait il en être autrement de la part d'un scénariste auteur de polars noirs et d'un dessinateur pour lequel "Adèle Blanc Sec" et "Nestor Burma" peinent à faire oublier le réalisme de la description de la guerre de 14/18?

Ciel noir et météo maussade donc.
Oui car dans leur dernier opus, plus d'une scène se passe de nuit, avec un manière bien particulière de Tardi de dessiner cette obscurité à peine trouée par la lueur de quelques lampadaires. Et quand le pluie n'est pas présente de façon explicite, les vêtements des personnages ne laissent guère d'illusion: nous sommes en hiver.
"Héros"
Oui les guillemets sont de mise car les principaux personnages sont bien au contraire des anti-héros auxquels personne n'a envie de s'identifier. Ainsi qui voudrait ressembler à cette femme qui n'a pas su respecter la parole donnée au jeune Martin/Christian en épousant un homme lâche qu'elle trompe sans état d'âme... ou si peu car les chagrins chez elle se dissolvent au fond des lits, dans les volutes de cigarettes et les vapeurs des bouteilles d'alcool.

Deux images pour illustrer cete BD où il n'a pas été facile de trouver d'image qui ne soit pas trop sanglante, et vu le nombre de morts (13 dont certaines assez horribles même si on ne les voit pas, comme cet home qui explose au dessus d'une mine) et de scènes violentes ce n'était pas évident.
Dans la 1ère, Terrier vient rendre compte au gros et gras M. Cox (dont on apprend à la fin de la BD qu'expédier dans un poste loin de la France il a préféré se suicider) de sa dernière mission. Dans la seconde, Terrier qui a compris que la dernière mission qu'on lui a proposée est un piège se débarasse de l'agent de la DST chargé de l'éliminer. Un point commum les unit: une description sèche des faits, sans aucune émotion apparente. On est bien loin de la chaleur des dessins et des ntrigues de Jacques Ferrandez dont il a été question plusieurs fois ici.

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