samedi 28 mai 2011

Souvenirs d'enfance (1)

Vivre dans une maison dont les propriétaires possèdent en outre un jardin offre certains plaisirs très épicuriens comme cueillir soit même ses fraises ou se gaver de cerises mures à point ... mais expose aussi, lorsque le potager a pour principale fonction de nourrir toute une famille, à la réquisition des membres de celle-ci afin d'accomplir certaines tâches incontournables... pour ne pas écrire corvées. Tel était le cours de mes pensées il y a quelques jours en découvrant dans un recoin du réfrigérateur quelques pommes de terre qui avaient commencé à germer.

En effet, combien de fois mes soeurs et moi avons nous du renoncer à jouer, notamment durant les journées d'hiver et du début de printemps pluvieuses, pour rester dans la cave ou l'atelier de mon père afin de dégermer les patates, pardon, les pommes de terre qui ne seraient pas replantées en vue de la prochaine récolte... Bon ceci dit, les pommes de terre nouvelles rissolées au beurre avec du gros sel qui croque sous la dent, une gousse d'ail ou une branche de romarin sont un régal.

Et l'été venu, deux autres "corvées" remplaçaient le dégermage: l'épluchage des haricots verts et l'écossage des petits pois.
Si le premier ne m'a jamais semblé très pénible, même lorsque, au sortir du petit déjeuner, je trouvais l'équivalent de un voire deux seaux de haricots à éplucher en guise d'occupation durant mes vacances d'été, j'ai toujours détesté écosser les petits pois. Pourtant j'aimais beaucoup croquer quelques petits pois crus. Le régal suprême était cependant lorsque ma mère les avait fait cuire en y ajoutant un oignon nouveau, un petit coeur de laitue et ajouté au moment de les servir un petit morceau de beurre... Un régal, une saveur incomparable que je n'ai jamais retrouvée.
Oui mais voilà, avant il fallait les éplucher! Et régulièrement lorsqu'on éventrait avec l'ongle du pouce la cosse bien lisse on trouvait... un occupant bien dodu qu'une rapide inspection de la cosse n'avait pas permis de déceler auparavant. Et ça je n'ai jamais pu m'y habituer!

2 commentaires:

verveine a dit…

Moi non plus je n'aimais pas ces corvées estivales. Et pourtant elles figurent maintenant parmi mes meilleurs souvenirs, petites madeleines de mon enfance. Ah! Nostalgie, quand tu nous tiens!!!

@nn@ L. a dit…

Effectivement Verveine, qu'est ce que ça paraissait pénible sur le coup. Mais avec le recul je m'aperçois que j'ai oublié en grande partie les gestes fastidieux car répétitifs pour ne garder que l'impression de douce chaleur qui régnait sous l'ombre des arbres (car il aurait été folie d'accomplir ces "corvées" en plein soleil!)
Et puis les haricots ou les petits pois cueillis le matin et mangés le midi ou le soir même avaient un goût...