C'est le fait pour une personne de renoncer publiquement à une doctrine ou une religion. Certains savants ou croyants ont parfois payé de leur vie le fait d'avoir refusé de renoncer à leurs convictions. Et quand certain(e)s renonçaient, cela ne suffisait pas toujours pour les faire échapper à la mort.
En Europe cela fait bien longtemps que, pour des raisons religieuses, on ne tue plus son voisin. Dans d'autres pays, et plus particulièrement ceux où s'applique la loi islamique*, on peut encore mourir à cause de ses convictions religieuses.
C'est ce qui a failli arriver à Meriem Yahia Ibrahim Ishag. Ses torts: être née au Soudan d'un père musulman et d'une mère chrétienne (orthodoxe). Et c'est dans cette religion qu'elle a grandi avant de se convertir au catholicisme lorsqu'elle s'est mariée.
Le genre de chose qui arrive régulièrement en Europe et ne pose aucun problème. Mais Meriem est née et a grandi au Soudan. Et là c'en était trop pour un tribunal qui l'a condamnée le 15 mai à
- 100 coups de fouet pour relations adultérines (considérée comme musulmane, elle ne pouvait pas se marier ni même avoir de relations avec un catholique)
- la mort pour avoir renoncé à la religion musulmane
Depuis sa situation s'est légèrement améliorée. Le 24 juin, la cour d'appel qui avait examiné sa demande de recours contre ces décisions l'a innocentée des deux charges qui pesaient contre elle. Il n'est pas impossible que la mobilisation internationale ait joué en sa faveur.
Mais tout n'est pas réglé pour elle car, le 26 juin, quand elle a voulu quitter le Soudan avec son mari et ses enfants (dont la petite fille qui est née alors qu'elle était en prison) elle en a été empêchée au motif que son passeport américain (l'une des nationalités de son mari qui est aussi Soudanais) obtenu grâce à son mariage n'était pas valable... puisque son mariage n'était pas reconnu comme valable. Elle s'est alors réfugiée à l'ambassade des Etats-Unis. Et depuis, plus de nouvelles.
On ne peut que souhaiter pour elle qu'elle puisse quitter le Soudan. Et qu'au Soudan, aucun autre homme ou femme ne soit poursuivi pour avoir changé de convictions religieuses. Mais là, tant que la loi islamique s'appliquera, j'ai un très gros doute.
* Iran, Arabie saoudite, au Soudan et aux Maldives
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