samedi 7 mars 2009

Coïncidences (2)...

... de nouveau que ces billets consacrés à des "berceuses" qui témoignent de manière douce-amère sur la difficulté d'être parent, sur ce plaisir parfois mêlé de souffrances... tandis que la rubrique faits-divers se réfère à des histoires qui ne manquent pas d'amener à s'interroger sur les motivations et la capacité de certains et certaines d'être parents.

Ainsi : "L'Etat et le centre hospitalier spécialisé (CHS) (...) de B. ont été condamnés par la Cour d'appel de Paris à verser plus de 140.000 euros de dommages et intérêts à un chirurgien-dentiste de G. (...) victime d'une hospitalisation d'office injustifiée entre décembre 1998 et février 1999 (...)"
De façon plus précise: " M. C. réclamait près de 4 millions d'euros au titre des préjudices moral, financier, professionnel et familial au CHS (...) et à l'Etat, pour avoir subi 48 jours d'internement d'office suivis de 38 jours sous le régime de la sortie d'essai alors qu'il était en instance de divorce conflictuel, le privant par la suite du droit de visite et d'hébergement de ses enfants. Pour ce chirurgien-dentiste, son internement est la conséquence d'un "complot" ourdi par sa femme et son amant, gynécologue-obstétricien, avec la complicité de divers notables (...), visant à le mettre à l'écart à un moment crucial de sa procédure de divorce"

Du fait de cette "femme" (difficile d'écrire "mère"), ce père et ses enfants pourront-ils un jour avoir des liens "normaux", et ces enfants devenus à leur tour parents, comment pourront-ils vivre leur propre parentalité?

Et puis il y a eu cet autre fait divers au sujet d'un petit garçon de 7 ans qui a enfin été libéré de la pièce sans meuble sauf un "lit", ni jouet ni même de lumière où ses parents le confinaient depuis des années.
Il a fallu toute la ténacité des services sociaux pour réussir à aller voir ce qu'il y avait derrière la non scolarisation de cet enfant, la non présentation des parents lorsque le juge des enfants les convoquait...
Lui s'en sort, du moins physiquement car il n'est pas mort.
C'est en effet l'un des chiffres effrayants cités dans un reportage passé la semaine dernière en "prime time": un enfant meurt tous les 3 jours des suites de mauvais traitements. Parmi eux un certain nombre d'enfants secoués: un traumatisme dont on ne parlait pas autrefois mais dont les professionnels de santé connaissent bien désormais les effets ravageurs chez les bébés, au point qu'il figure maintenant dans les carnets de santé ... Mais noyé dans la mase des informations, ce message est-il vraiment lu ?

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Tiens, pas plus tard qu'hier j'ai eu une conversation sur les maltraitances des enfants. En tant qu'enseignants, nous sommes au prières loges pour remarquer les enfants qui vont mal. Mais on n'a peu de preuves concrêtes, c'est plus un faisceau de petits détails, un pressentiment, une intuition... Et même lorsqu'il y a des faits (par exemple, absentéisme notable, carence éducative flagrante), nos signalements ne sont souvent suivis que de peu d'effets. Les services sociaux ne sont pas assez réactifs, trop engorgés, pas assez énergiques à mon avis. Bref, c'est souvent à désespérer de voir évoluer les choses, et nous assistons, impuissants, à la lente et inexorable descente aux enfers des enfants... C'est aussi une des raisons de la lassitude de certains enseignants: voir, année après année, les mêmes schémas se reproduire et se rendre compte qu'on ne peut pas y faire grand-chose...

@nn@ L. a dit…

Je ne pense pas Verveinecitron qu'il y ait une coïncidence avec le fait que tu aies eu une discussion récemment à ce sujet: c'est lié à la diffusion du documentaire.
La plate-forme téléphonique (un n° vert: le 119) avait d'ailleurs prévu un renforcement de ses effectifs pendant la semaine suivante. Mais elle ne sert quasiment à rien si derrière ça ne suit pas...
Sauf que ayant travaillé en liaison avec les services sociaux qui s'occupent notamment (mais pas seulement) de l'aide sociale à l'enfance et connaissant leurs difficultés de travail je me garderai bien de leur jeter la pierre.

Anonyme a dit…

Je ne leur jette pas la pierre non plus: ils manquent eux aussi cruellement de moyens. C'est bien de faire des campagnes d'informations mais il faut débloquer les crédits pour que ça suive derrière...

@nn@ L. a dit…

Je sais bien Verveinecitron que vous ne leur jetez pas la pierre. Leurs services sont dans la même situation que ceux de l'éducation nationale mais aussi ceux de la santé et des affaires sociales: condamnés à faire de choix, celui-là plutôt que tel autre, alors qu'ils sont débordés par l'immensité de la tache qui leur incombe: remédier, avec des moyens humains et financiers qui diminuent, à toutes les difficultés d'une société qui va mal et dont les plus faibles souffrent: enfants mais aussi toutes les personnes isolées, aux faibles ressources, quel que soit âge.

Et dans le même temps il y a des choses inacceptables que je lis par ailleurs (si je retrouve votre email je vous envoie un message qui m'a fait bondir lorsque je l'ai lu)

Anonyme a dit…
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