jeudi 30 juin 2011

"Une mort esthétique" de P.D. James

Dans une critique parue dans le presse et retrouvée sur le net, quelqu'un a écrit au sujet de ce dernier livre publié il y a deux ans en France "... l'intrigue policière [...] soignée, les personnages dessinés avec minutie, le milieu social et le décor naturel de l'action donnant lieu à des descriptions consistantes et originales..."
C'est tout a fait cela.

Ayant lu la quasi totalité des ouvrages de cette auteure, est ce pour cela que je me suis ennuyée un peu en lisant cette dernière enquête du commandant Dalgliesh et que j'ai eu du mal à finir le livre? Comme si plus rien ne me surprenait. Le même chose est arrivée avec les derniers Tony Hillerman. Et en remontant plus loin dans le temps avec les Léo Mallet.
Ceci dit, l'ouvrage a été suffisamment prenant pour que je triche une fois de plus en allant lire la fin ... avant la fin. Ce qui, mine de rien, permet d'apprécier ces petits détails que sème Mme P.D. James.

Au final, j'ai trouvé "une mort esthétique" plus sombre que les autres livres antérieurs. Peut-être ai-je été très influencée par la fin de l'enquête (qui semble résoudre l'énigme... mais rien n'est moins sur) laquelle voit Dalgliesh rencontrer un notaire gravement malade, lequel lui confie ceci "... C'est une erreur de vivre jusqu'à l'âge où, le matin, on n'accueille plus la lumière avec joie et soulagement, mais avec déception et avec un sentiment qui ressemble fort au désespoir"
En lisant cette phrase, je n'ai pu m'empêcher de penser que Madame James, qui avait 88 ans lorsque la version anglaise de "the private patient" est parue, partageait fort bien cette analyse.

mercredi 29 juin 2011

"Mezek" de Juillard et Yann

Petites précisions préalables:
- le "Mezek" du titre, en tchèque, c'est une mule. C'était aussi le surnom donné par les pilotes à un avion, un Messerschmitt relooké en le dopant ce qui lui avait conféré une fâcheuse tendance à se retourner à l'atterrissage.
- C'est avec ces "mules" que, compte tenu de l'embargo, des volontaires juifs venus de tous pays mais aussi des mercenaires se battaient en 1948 contre les soldats égyptiens équipés de Spitfire anglais.

Maintenant, l'histoire: Björn (le beau Suédois) est l'un de ces mercenaires venus risquer leur vie pour quelques milliers de dollars, un prix qui, malgré ses grandes capacités de pilote reste en travers de la gorge des rares pilotes nés sur le sol d'Israël. Il faut dire que les succès féminins n'aident pas non plus à le faire bien voir.

Mais Björn est au delà de tout cela, un peu comme dans les deux pages ci-jointes, situées au milieu de la BD et qui en disent beaucoup plus que le texte. On y voit Tzipi, la soldate avec laquelle Björn vient de rompre et Fabrice, un autre mercenaire. Mais il y a aussi la photo d'un U-Boat que regarde en silence Björn, une photo qui renvoie à un épisode douloureux de sa vie antérieure et que le duo Juillard et Yann nous fera découvrir dans les toutes dernières pages après avoir semé un certain nombre d'indices.

Au final, une BD que j'ai bien aimée alors même que le thème et la période (l'aviation dans un contexte très particulier, celui des débuts de l'Etat d'Israël) n'avaient rien de particulièrement attrayant pour la femme que je suis. Mais aux commandes il y avait deux professionnels: la scénariste Yann et le dessinateur Juillard, et ça change tout!

mardi 28 juin 2011

Images d'un Paris insolite

Il y a les vues classiques de Paris (Tour Eiffel, Notre-Dame, etc...) pour lesquelles il est bien difficile de faire preuve d'innovation. Et puis au hasard des rues on trouve parfois de drôles de choses qui résultent du rapprochement de détails qui n'ont rien à voir entre eux.

Ainsi, comment la Bretonne de naissance que je suis, pourrait elle ne pas voir comme un clin d'oeil dans cette vitrine du Marais où quelques Bécassines côtoyaient plein de petits chats inspirés de d'Albert Dubout?

Il est d'ailleurs assez amusant de noter que 3 des photos qui illustrent le présent billet ont été réalisées dans ce quartier si particulier du Marais que j'ai enfin visité en semaine et non un samedi où il est très (trop?) calme, notamment dans le secteur avec les grands hôtels particuliers. J'ai trouvé assez cocasse de trouver côte à côte une enseigne qui renvoie au XVIIème siècle et de petits dessins en céramique qui signent eux le XXème.
Par contre, avec le recul, la photo de cette devanture réalisée au coeur de l'ancien quartier juif où ne subsistent hélas que très peu de boutiques traditionnelles, n'est pas si surprenante que cela. En effet, ces jeunes garçons avec une casquette de base-ball ne surprennent plus si l'on se rappelle que la date de 5755 renvoie au calendrier juif.
Avant-dernière photo insolite: celle du Pont des Arts chanté par Brassens et que certains appellent "le pont des amoureux". Est ce pour cela que depuis quelques années y fleurissent de petits cadenas sur lesquels on lit parfois des prénoms et une date.

Les grilles ayant été pas mal colonisées, le pont de l'archêché qui est situé un peu plus à l'est sur la Seine semble désormais lui aussi faire partie de ce nouveau rituel amoureux qui n'a pu que faire penser à cette dernière photo pleine de surprises réalisée par hasard dans une ruelle près du marché Ste Catherine.
Au départ je n'y ai vu que la danseuse que semble suivre plein de petits bonshommes... ce que semble confirmer l'inscription stylisée sur le sol "LOVE". Mais ça pourrait être aussi une invitation à suivre "le chat" dans ses déambulations parisiennes.

La suite dans quelques jours, le temps de déposer un ou plusieurs billets qui ne seront pas consacrés à Paris

lundi 27 juin 2011

Montaigne à la Sorbonne

Pendant longtemps, Montaigne n'a été pour moi qu'un auteur du XVIème siècle, étudié un peu durant la classe de seconde... avant de l'oublier sitôt le baccalauréat de français passé.
Des années ont passé et mes enfants sont eux-même arrivés à l'âge du baccalauréat. J'ai alors découvert que cet auteur était toujours inscrit au programme, durant les cours de français mais aussi de philosophie! Une manière de me signaler que ce n'est pas pour rien que sa statue figure en bonne place sur le devant du square Paul-Painlevé situé tout près de la Sorbonne.

Statu ambigüe cependant que celui de cette statue qui est régulièrement vandalisée par les étudiants qui fardent Michel de Montaigne avec ... du rouge à lèvres. Un clin d'oeil douteux aux liens qui l'unissaient à son amie La Boétie? Ce maquillage est l'un des motifs qui voulu que la statue initiale, en pierre, soit remplacée en 1989 par une statue en bronze réalisée par Paul Landowski.
Depuis, elle a acquis une patine bien particulière ... bicolore. En effet, elle est devenue dorée dans un endroit précis (la chaussure gauche) à force d'être caressé par les étudiants. Et oui, agir ainsi avant les examens porterait chance!

Personnellement, je doute que cela soit efficace. Mais ayant été étudiante je conçois qu'on puisse parfois s'entourer de rituels pour se rassurer avant de composer. Ne suis-je pas allée pendant des années aller quémander auprès de ma mère non pas un "Bonne chance" mais le mot cher à Cambronne?

dimanche 26 juin 2011

"Le cahier bleu" d'André Juillard

C'est avec cette planche que commence la 1ère BD dont André Juillard a été dessinateur ET scénariste. Une histoire d'amour qui finit à la fois mal et bien entre Louise, Armand (dit Nono) Victor ... et Elena (une sorte d'ancêtre de la Léna du "long voyage de Léna ou de Léna et les trois femmes).

Cette BD, achetée et lue juste avant de partir en voyage à Paris, date de 1994 , mais elle a été re-éditée en 2003 avec une nouvelle couverture, n'a pas vieilli.
Elle aborde un thème intemporel: celui de l'attirance entre les êtres qui les amène parfois à faire des choses étonnantes. Ainsi chercher coûte que coûte à rencontrer et devenir intime avec une femme entrevue quelques secondes à sa fenêtre.
C'est ce que feront Armand et Victor... en trichant tous les deux car ils se garderont bien d'avouer à Louise à quel point ce qu'elle croyait du hasard ne l'était pas. Lorsqu'elle l'apprendra, via Armand qui se "venge" ainsi de voir Louise lui préférer Victor, elle n'appréciera pas du tout.
Ce qui amène, en tant que femme à se poser une question: quelle attitude aurait-on si on se trouvait en possession d'un cahier bleu, celle de Louise ou celle d'Eléna?

samedi 25 juin 2011

Il revient!

Après plusieurs jours d'absence il revient.
Entretemps, sous un ciel qui, alors que l'été vient de commencer, a hésité plus d'une fois entre pluvieux ou très nuageux, il a déambulé dans les rues de Paris, pris plein de photos qu'il va falloir maintenant transférer, trier, retravailler...
Bien sur, dans beaucoup endroits comme l'exposition consacrée aux frères Caillebotte ou le Musée d'Orsay, les photos étaient interdites. Heureusement il restait la solution d'acheter des livres... enfin dans la mesure où la valise (et la carte bancaire ) pouvait les accepter.
Plus dès que possible
En conclusion, un petit clin d'oeil avec cette photo prise le dernier jour. L'horloge ci-jointe figurait dans la devanture de la maison d'édition "la dilettante" qui est située rue Racine, dans le 6ème arrondissement.

lundi 20 juin 2011

Le Chat est parti en voyage

Le Chat a fait sa valise... enfin, il a regroupé ses affaires avant de les mettre dans un sac: ses croquettes, son bol à eau, sa brosse pour avoir un beau poil, son bac...
Mais non je plaisante.
Enfin en partie.
J'ai effectivement regroupé mes affaires (en laissant les croquettes au chat de la maison car il doit garder n°3 qui s'ennuirait sans lui) avant de les mettre dans une valise. Je pars pour plusieurs jours jouer, en avant-saison, la touriste à Paris.
Au menu (non pas des croquettes au poulet!!!) la visite du musée d'Orsay, l'exposition Caillebotte, la Ste Chapelle...
Retour ... à la fin de la semaine

samedi 18 juin 2011

... et sur la table de ma cuisine

Serais-je kamikaze?

C'est la question qu'à du se poser n°3 quand elle m'a vue ramener un germoir il y a une dizaine de jours de cela. On venait de sortir de la période "psychose du concombre tueur" pour entrer dans celle des "graines germées tueuses". La pauvre petite avait oublié qu'elle avait une mère d'origine bretonne -donc têtue- qui n'avait pas envie du tout de se laisser influencer par quelques oiseaux de mauvais augure et renoncer ainsi à goûter aux graines qu'elles avaient achetées, par curiosité, plus d'un mois auparavant dans un magasin bio, en se disant "Tiens ça devrait être rigolo à faire pousser".

Bon, pour être honnête, avant de les "semer" j'ai vérifié leur pays de provenance: Angleterre pour une variété et France pour l'autre.

Sauf que ça ne se "sème" pas. On met d'abord à gonfler dans l'eau pendant au moins 6 heures. Puis on étale sur la grille du germoir (même s'il existe d'autres solutions) et puis on attend en rinçant les graines 2 à 3 fois par jour) Et c'est tout!
J'ai goûté les 1ères il y a 2 jours... et je n'ai pas été malade! Je les aies photographiées hier et j'ai fini de les manger ce midi parce que n°3 n'aime pas leur aspect qu'elle compare à de petites bestioles rampantes.
J'en referai parce que c'est rigolo à voir pousser en à peine quelques jours et que le goût est surprenant. Oui ça ressemble à des graines de haricots verts frais. Quant à la texture, une fois haché avec un peu d'huile de noix, ça ressemble assez à de la moutarde à l'ancienne tout en "croquant" agréablement sous la dent. Du moins pour la variété que j'ai testé . Un grand classique: de l'alfalfa.

Le nom ne vous dit rien? Normal, c'est aussi connu sous le nom de luzerne. Zut, j'espère que je ne vais pas me retrouver avec des oreilles de lapin!

vendredi 17 juin 2011

Un jardin sur mon balcon...

Pendant 18 ans j'ai eu un jardin. Plus ou moins grand. Un peu trop grand même pour le dernier dont j'étais seule à m'occuper des plantations une fois la journée de travail achevée... au point que je m'en suis lassée. Alors en arrivant dans l'actuel logement, je n'ai eu aucun empressement à fleurir le balcon.
Sauf qu'au printemps, n°3 qui avait plus de temps libre s'est senti pousser une main verte. Ses boutures de plantes vertes et ses cactus ne lui suffisaient plus. Direction une des jardineries de Nantes et à elle les plants de fraises (3 "Mara" des bois et 3 "Charlotte") , les "tomates cerises" (une rouge, et une orange ... qui pourrait bien en réalité être une autre rouge...) et une "tomate poire". Et puis quelques fleurs aussi. Mais seuls les dahlias nains ont survécu à ce très chaud mois de mai.

Moi j'étais plutôt partie vers les plantes aromatiques. Sur le balcon plein sud j'avais d'avance renoncé à l'oseille qui aime plutôt l'ombre et une terre fraîche. De nouveaux essais ciboulette, persil et cerfeuil n'ont pas été plus concluants que les précédents.
Par contre laurier-sauce, thym et estragon se plaisent bien. Enfin, pour le moment. Et c'est un plaisir les jours où je fais des escalopes à la crème d'aller cueillir quelques branches de ce dernier pour parfumer la sauce.

Toute la question maintenant est: supporteront-ils l'été et passeront-ils le cap de l'hiver???

jeudi 16 juin 2011

Les joies de l'épreuve de philosophie?

Il y a des personnes qui des années après leur bac raffolent encore de cette matière. Tel n'est pas mon cas. Et pourtant j'étais en terminale littéraire! Une fausse littéraire, noyée parmi ceux et celles dont l'autre fort coefficient était non pas un langue (vivante ou morte) ou l'histoire-géographie mais... les maths!
De ce peu d'appétence pour la matière laquelle s'est concrétisé par un très quelconque 8/20 le jour du bac, je garde cependant une certaine fascination pour les sujets qui tombent chaque année en me posant à chaque fois la question: quel sujet aurais-je choisi? La réponse figure en gras

Série L (littéraire)
- "Peut-on prouver une hypothèse scientifique ?"
- "L'homme est-il condamné à se faire des illusions sur lui-même ?"

Série S (scientifique)
- "La culture dénature-t-elle l'homme ?"
- "Peut-on avoir raison contre les faits ?"

Série ES (économique et social)
- "La liberté est-elle menacée par l'égalité ?"
- "L'art est-il moins nécessaire que la science ?"

mercredi 15 juin 2011

Les Nouveaux Nobles d'Outre-Manche

La référence à l'anoblissement de PD James est l'occasion de se pencher sur les anoblissements anglais. Oui, oui, ceux qui impliquent que celui ou celle qui a été retenu(e), devant la Reine ou un de ses représentants, pose un genou sur un petit tabouret (pas trop bas quand même car il faut pouvoir se relever dignement) rembourré tandis qu'elle lui pose la lame d'une épée sur l'épaule.

Le net mentionne que c'est la Reine qui anoblit (listes publiées deux fois par an) après que le gouvernement ait donné son accord. On peut penser que c'est plus un groupe de travail qui propose des noms au titre de services rendus. Noms que le Reine retiendra... ou non. En effet si ne suis guère surprise de voir dans la promotion 2011 figurer Colin Firth, l'acteur qui a immortalisé son père dans "le discours d'un roi" et même si Paul Mc Cartney avait ouvert la voie en 1997, je reste perplexe sur le fait que la Reine prise beaucoup des chanteurs tels que Mick Jagger (2002) ou Elton John (2007)

A noter que les hommes sont sur-représentés avec juste quelques femmes comme la navigatrice Ellen Mac Arthur (2005) ou avant elle Elizabeth Taylor (2000)

A noter aussi qu'il n'y a aucune obligation d'être un ressortissant britanique pour être ainsi anobli puisque Paul Hewson alias Bono des U2 (2006), les réalisateurs Steven Spielberg et Peter Jackson ou encore l'écrivain Salman Rushdie (2007) l'ont été. La seule différence, c'est qu'il ne leur sera pas possible de faire précéder leur prénom de Sir (ou de Lady, s'ils avaient été des femmes)

Enfin, dans les listes que l'on trouve sur le net, on retient beaucoup les acteurs et depuis fort longtemps. Il est même fort intéressant de noter que certains "passent" plus vite que d'autres: Laurence Olivier (1970), Charlie Chaplin (1975), Dick Bogarde (1992), Sean Connery (2000), Christopher Lee (2001), Roger Moore (2003), Patrick Stewart (2010)...
Mais on trouve aussi des sportifs tels que Lewis Hamilton (2008) ou encore un homme comme Bill Gates (2005)

mardi 14 juin 2011

Les surprises de Lady PD James

Cela fait près d'une vingtaine d'années que je lis ses polars, si délicieusement british, et c'est seulement il y a quelques jours, alors que j'attaquais la lecture de son dernier opus ("une mort esthétique") acheté il y a deux ans de cela, que j'ai cherché à en savoir plus sur elle: Lady Phyllis Dorothy James.

Première surprise: son âge. La dame est née en 1920 et fêtera en août prochain ses 91 ans. Mais il est vrai qu'au delà d'un certain âge, surtout quand l'auteur(e) ne fait pas partie de ceux ou celles qui fréquentent assidument les plateaux de télévision, on ne voit plus le temps passer.
Deuxième surprise: Elle a commencé à publier sur le tard, à 42 ans, 2 ans avant le décès de son mari, revenu traumatisé des Indes au point de multiplier les séjours en hôpital psychiatrique. Peut être a t on là une des explications quant au cadre souvent médical de ses intrigues (je pense notamment à "meutres en blouse blanche" à partir duquel elle a commencé à être bien connue dans le monde de la littérature policière) ou quant à la présence de personnes ayant des soucis de santé. A moins que cela ne soit du à la...
Troisième surprise: Elle fait partie des autodidactes. Si, quand elle a recommencé à travailler, elle n'était qu'employée de bureau dans un hôpital, grâce à son travail elle est devenue cadre supérieur au Ministère de l'intérieur, puis a exercé au sein du service de la médecine légale du département judiciaire, enfin a occupé la fonction de magistrat au sein de la section juridique de la brigade criminelle (on comprend mieux alors les nombreux détails qui ponctuent ses romans)
Dernière surprise: Issue d'un milieu modeste et rentrée tôt dans la vie active, elle fait désormais partie de ces personnes qui ont été anoblies par la reine d'Angleterre.

lundi 13 juin 2011

La nourriture qui tue. Oui mais laquelle?

Les "concombres" tueurs espagnols (qui ont depuis lors été "innocentés") ont remis en mémoire que parfois la consommation certains aliments dits "sains" peut amener à la mort.
La tentation est grande de tout d'abord remonter en surface l'histoire de l'huile de colza frelatée vendue à bas prix comme huile d'olive sur les marchés et qui aurait causé, dans les années 80, la mort de plus de 1 200 personnes. Sauf que 20 ans plus tard, c'est une version différente qui a pu enfin se frayer un chemin. Sera alors pointé du doigt un autre responsable: la toute nouvelle agriculture intensive de la région d'Almeria laquelle aurait amené sur le marché un certain nombre de tomates un peu trop enrichies en pesticides! Avec un peu de recul, il semblerait bien qu'il ait été alors plus intéressant d'impliquer un huile de colza d'importation (ce qui permettait en outre de relancer la consommation de la véritable huile d'olive) plutôt que de remettre en cause le développement d'une région jusqu'alors assez sinistrée au plan agricole.
Quelques années plus tard, avec l'ESB, c'est toute la filière "bovine" qui souffre et s'effondre bien plus surement qu'en période de pluies alors que c'est la saison des barbecue. Il faut dire que la population découvre alors de drôles de méthodes d'agriculture où le traditionnel fourrage a peu ou prou été complété voire remplacé par le "soleil vert"* de l'époque: les farines animales... En profitent alors la filière du "cochon" (dont on passe alors sous silence que le lisier épandu sans trop de précautions dans les champs, a contaminé les nappes phréatiques pour des décennies) et celle du "poule". Enfin, du moins jusqu'au moment où un lien est fait entre le SRAS et les élevages industriels et sauvages de volailles commence à faire des ravages!
Cette fois-ci, c'est la filière écologique, probablement la seule qui affichait un véritable taux de croissance, qui pourrait bien faire les frais de l'actuelle épidémie. En effet, une fois le concombre espagnol mis hors de cause, ce sont les graines germées allemande qui ont été pointées du doigt, elles dont la consommation était depuis peu très "in" La preuve, moi qui venait d'acheter un germoir, j'ai plongé comme un vautour sur les petites lignes qui sur les sachets de graines récemment achetées indiquaient d'où elles provenaient: England et France! Sauvée!!! Il n'en demeure pas moins que je serai très probablement la seule à en manger quand le temps de la récolte sera venu
Il conviendra alors de prendre la distance nécessaire en se rappelant qu'il a fallu plus de 1000 ans pour que l'on puisse expliquer réellement le lien entre l'ergot de seigle, ce minuscule champignon qui aime bien pousser sur les céréales les années humides, et ce qu'on appelait le "mal des ardents" ou encore "le feu de St Antoine"

dimanche 12 juin 2011

"Hommes entre eux" de Jean-Paul Dubois

J'avais beaucoup aimé: "Vous plaisantez, Monsieur Tanner" et la personne qui me l'avais conseillé semblait assez apprécier son auteur. Alors j'ai acheté au moment de sa sortie "Hommes entre eux"... qui faute de temps a été mis de côté.
Là je viens de finir de le lire. Et j'ai été déçue. J'ai trouvé ça long, froid, étrange pour ne pas écrire étranger. Un peu comme dans ce qui se passe dans l'intrigue. Du coup je suis allée fureter sur le net où il est apparu que je n'étais pas la seule. Même si en matière de lecture, il est fort probable que quand on lit a posteriori les critiques, on a tendance à ne retenir que ce qui vous conforte dans votre conviction intime, d'une certaine manière ça rassure.

Que dire donc de ce livre?
Que j'ai été très mal à l'aise avec le long passage consacré à ces combats de "mâââles": les "Ultimate Fightings" où des gros bras se castagnent dans une atmosphère hystérique.
Que j'ai été impressionnée par la description de cette tempête de neige, ce blizzard dont j'avais du mal, moi l'européenne tellement habituée au climat océanique, à comprendre la réalité.
Que je reste avec une interrogation sans réponse: Anna est elle encore vivante, partie vers l'ouest ou est elle morte noyée dans le lac?
Et surtout que j'ai eu du mal à comprendre les différents personnages, même les deux principaux: Paul le Français malade qui cherche à revoir sa femme Anna, trois ans après qu'elle l'ait quitté et Floyd le canadien qui a vécu quelques mois avec Anna. Est ce pour cela que la fin m'a laissée stupéfaite?

Les réponses résident peut-être dans les réflexions de Paul:
- page 86: "On ne connaît jamais la personne avec qui on vit"
page 164: "Chaque jour qui passait, chaque histoire qu'il apprenait de ces hommes avec lesquels Anna avait vécu, lui rappelait qu'on ne connaît rien, rigoureusement rien, des gens avec lesquels on passe toute une vie"
Et dans ce que peut révéler le blizzard
- page 152: "Les Indiens disent que la seule chose que l'on ait à craindre pendant le blizzard, c'est que le vent soulève la mauvaise part que chacun porte en soi et que, lorsque tout s'apaise, apparaisse à la lumière ce que l'on a parfois essayé d'enfouir tout au long d'une vie"
- page 204: "Les tempêtes nous prennent tout ce qu'on a. Notre énergie, nos forces. (...) Elles nous obligent à nous réfugier en nous-même (...) Elles inquiètent les forts et dévastent les faibles. Et lorsqu'elles s'en vont, le pire de leurs dégâts n'est jamais apparent"

samedi 11 juin 2011

L'alphabet des corps

Un abécédaire un peu particulier qui se déroule sur un fond musical assez agréable à écouter

jeudi 9 juin 2011

Carl Larsson, aquarelliste

J'ignorais tout de Carl Larsson jusqu'à ce que je trouve juste à côté de reproductions d'estampes de Hokusai, Hiroshige et de dessins de Turner, un livret avec ses aquarelles.

Coup de coeur pour cet artiste suédois, né au milieu du 19ème dans une famille d'agriculteurs, et que son instituteur va pousser à postuler à l'académie royale des arts de Suède. Etant très timide et se sentant inférieur à ses camarades bourgeois, il n'y sera pas heureux. Est ce pour cela que devenu adulte et célèbre il deviendra socialiste tout en restant le peintre idyllique de la bourgeoisie suédoise?

Du livre ci dessus, j'ai retenu que son oeuvre en tant qu'aquarelliste peut se diviser en 4 périodes.

Il y a d'abord la période "française", celle où il résidait en France, au sein de la communauté d'artiste de Grez-sur-Loing (Seine et Marne). C'est là qu'il y rencontre une autre artiste, Karin, qui deviendra son modèle, puis sa femme avec qui il aura 8 enfants. Le trait est alors très inspiré par "l'école de Brabizon".

Quelques années plus tard, retourné en Suède et devenu professeur à l'école des Beaux-arts de Göteborg, il célèbre la "vie familiale" via une série d'aquarelles consacrées à sa propre maison.

Celles ci doivent être rapprochées de ce qui était une habitude fréquente à l'époque dans les pays nordiques et qui voulait soit que l'on offre à un jeune couple allant se marier des images d'intérieurs de maison, soit que les couples se constituent un recueil avec des photos de leur intérieur. Le style de Larsson a alors commencé à évoluer d'une part parce qu'il a beaucoup travaillé sur des fresques -qui imposent un certain nombre de contraintes- mais aussi parce qu'il a pris conscience des possibilités accrues de reproduction des oeuvres via la photographie.

A la fin du XIXème siècle, il acquiert une ferme à Spadarfvet et devient agriculteur. et fier de l'être, comme beaucoup de Suédois à ce moment là). Ses aquarelles qui mettent alors en scène la "vie rurale" des moments vont alors devenir beaucoup plus dynamiques.

Avec le recul, les aquarelles les plus touchantes sont celles du début du XXème siècle. Suite au décès du fils aîné, d'un déclin de sa popularité et de problèmes de vue, il traverse une période difficile. Et pourtant ses aquarelles n'ont jamais été aussi "claires". Il les regroupe d'ailleurs dans un recueil intitulé "du côté du soleil" On y retrouve une nouvelle fois sa femme. Elle longe une rivière dont les plantes ressemblent fort aux fleurs stylisées des peintres de l'Art Nouveau. On est alors très loin des oeuvres sombres des autres artistes nordiques de la même époque tels que Munch.

mercredi 8 juin 2011

"Les hirondelles de Kaboul" de Yasmina Khadra

Livre acheté en partie suite à une confusion avec un autre livre où il est question de Kaboul: "les cerfs-volants de Kaboul" et parce que le nom de l'auteur(e) me disait quelque chose.
En fait si les "cerfs-volants" ont été écrits par un Américain d'origine afghane, les "hirondelles" ont été rédigée par un Algérien: Mohammed Moulessehoul qui, quand il a commencé à écrire, a préféré utiliser le nom de sa femme, ce qui a contribué au succès de ses livres... Une sorte d'écho inversé des "hirondelles de Kaboul" où les femmes sont niées au point qu'il semble normal qu'un homme répudie sa femme au simple motif qu'elle est atteinte d'une maladie incurable.

Deux couples donc et trois histoires d'amour qui finissent mal puisque 3 des "héros" meurent de manière certaine, quant au dernier...
Il y a celle de Mohsen et de sa femme Zunaira, une ancienne avocate condamnée obligée désormais à vivre confinée chez elle et sortir que vêtue d'un tchadri. Un couple qui s'aime mais va se déchirer après une rare sortie qui se termine mal parce qu'ils ont oublié quelques instants ce qu'était la vie dans ce pays où chanter, rire sont interdits par la religion. Et plus tard, lors d'une dispute Moshen fera une chute accidentelle mortelle et Zumaira, accusée de l'avoir tué, sera amenée en prison.
Elle y rencontrera un gardien, Atiq, un ancien moudjahid qui supporte de plus en plus mal de voir sa femme Mussarat, malade, souffrir sans pouvoir l'aider. Il tombe amoureux fou de Zumaira qui est très belle, au point d'accepter ce que lui propose Mussarat qui l'aime tout en comprenant qu'il lui préfère une autre: prendre la place de Zumaira avant son l'exécution publique dans un stade.
Mussarat meurt donc, cachée sous le tchadri. Mais Zumaira censée attendre avec d'autres femmes la fin des exécutions publiques a disparu. Parti à sa recherche, Atiq devient fou et cherche à soulever le voile de toutes les femmes qu'il croise, ce qui amène la foule à le lapider.

En fait aucun d'entre eux n'a su appliquer ce que dit l'un des personnages: "Vivre, c'est d'abord se tenir prêt à recevoir le ciel sur la tête. Si tu pars du principe que l'existence n'est qu'une épreuve, tu es équipé pour gérer ses peines et ses surprises. (...) Prends les choses comme elles viennent (...) ce n'est pas toi qui mène ta barque, mais le cours de ton destin"

mardi 7 juin 2011

Eric-Tabarly: le 16ème pont de Nantes

Le 17 juin sera donc inauguré le 16ème pont qui franchit la Loire à Nantes. Cette fois-ci, point de référence à une personnalité politique ayant vécu à Nantes comme Georges Clémenceau ou Anne de Bretagne. Non. De même que le 15ème pont ouvert à la circulation en septembre 2010, le "Léopold-Sédar-Senghor", renvoyait à l'histoire de Nantes qui, pendant un certain temps, a eu beaucoup de lien avec l'Afrique, le 16ème pont renvoie au passé naval de Nantes. Un passé dont garde trace le port avec notamment toute la zone dite du hangar à bananes qui correspond aux anciens chantiers navals.

Ce dernier pont, oeuvre de Marc Barani, est très beau. Sa silhouette avec ses 18 haubans autour du pylône central ne peut qu'évoquer la silhouette d'un bateau toutes voiles dehors. Mais peut on donner à un pont un nom de bateau? Cela n'a semble il jamais été le cas. Mais donner à un pont le nom d'un homme à qui les bateaux, la mer doivent beaucoup: oui.

Restait alors à trouver le navigateur. Nantes, contrairement aux villes côtières de la Bretagne qui ont vu naître plusieurs grands capitaines, notamment du temps de la Royale ou des corsaires, n'a cependant pas vu jusqu'à présent naître sur les bords de la Loire de grand navigateur. C'est sans doute pourquoi, l'allure du pont évoquant un "petit" bateau qu'un grand trois-mâts, c'est le nom de celui qui a redonné aux Français le goût de la mer qui a été retenu: Eric Tabarly.

D'autres images de ce pont avec:

http://www.pbase.com/mwhabib/image/135373002

http://www.pbase.com/mwhabib/image/135374111

lundi 6 juin 2011

"Sur l'pont de Nantes un bal y est donné..."

ça c'est une vieille chanson reprise par Guy Béart et Nana Mouskouri. Une manière comme une autre d'annoncer les fêtes qui entoureront l'inauguration le 17 juin prochain du 16ème pont sur la Loire. Une occasion de présenter quelques uns de ses prédécesseurs.

Il ne sera pas question des 2 ponts ferroviaires ni de la passerelle piétons, ni même de quelques uns de ces ponts dont le nom renvoie à des célébrités nantaises bien oubliées. Non voici 6 des ponts dont les noms en disent long sur l'histoire récente et le devoir de mémoire.

Tout d'abord, honneur au bras nord de la Loire, le bras de "la Madeleine" qui est enjambé d'est en ouest par le pont "Willy-Brandt" (inauguré en 1995) puis "Aristide-Briand" (1966) qui a aussi donné son nom à un lycée sur l'île de Nantes
et enfin "Anne-de-Bretagne" (1975) qu'il aurait été fâcheux d'oublier!

Le bras sud de la Loire, dit bras de "Pirmil" peut être franchi via le très récent pont "Léopold -Sédar-Senghor" (2010) ou le pont "Georges-Clémenceau" (1966) qui a lui aussi donné son nom à lycée et au Musée des Beaux-Arts qui lui fait face
et enfin le pont de la mémoire, celui qui renvoie au passé négrier de Nantes: le pont des "trois continents" (1995)

La question maintenant pour les non nantais pourrait être: "quel sera le nom du dernier pont qui sera ouvert à la circulation le 19 juin?" Réponse demain!