samedi 4 juin 2011

Souvenirs d'enfance (3)

Parmi les plus vieux souvenirs d'enfance il y a celui là: je me faufile à 4 pattes sous les branchages d'un groseillier aux fruits rouges avant d'arrêter ma progression face à une toile d'araignée qui me barre le passage et de rebrousser chemin après avoir longuement regardé l'insecte au centre de sa toile.

Est ce ce souvenir qui, des années plus tard, me fera détester ramasser les petits fruits rouges et même les manger crus (trop acides à mon goût, même noyés dans du fromage blanc sucré) mais raffoler du moment où, avec une fourchette, on les égraine avant de les cuire?
Il y avec un côté très ludique dans cette activité que notre mère nous confiait volontiers. C'était à qui, d'un seul coup, arriverait à ôter tous les petits grains colorés, sans en oublier un seul, ni casser le moindre petit bout de rafle qu'il fallait alors chercher parmi les petites boules fuyantes.

Après elles cuisaient une première fois. Ou plus exactement elles éclataient "à sec" avant que ma mère les presse dans un vieux torchon qui était réservé à cet unique usage car ces petits fruits rouges avaient réputation de tacher de manière indélébile les vêtements. Ce n'est qu'alors qu'elle pesait le jus pour ajouter le même poids de sucre avant de faire longuement cuire le tout (le "Gelsuc" n'existait pas alors et elle utilisait rarement du "Vitpris") afin d'obtenir cette jolie gelée translucide dont elle napperait beaucoup plus tard les tartes aux pommes.

Tout bien réfléchi, seules les groseilles étaient pressées dans un linge. Les cassis étaient passées au travers d'un tamis avant d'être cuits. Il en résultait alors une pâte d'un beau rouge sombre qui se rapprochait plus de la confiture que de la gelée.
Il était du plus bel effet sur les tartines du matin, avec juste ce qu'il faut en dessous d'une fine couche de beurre afin d'en atténuer l'acidité. Cette gelée-confiture de cassis convenait aussi fort bien aux pommes cuites au four dont elle remplissait le coeur évidé avant de diffuser lentement son parfum dans la chair devenue tendre.

Je sens que je vais en acheter un pot afin d'utiliser les dernières pommes qui s'ennuient dans le compotier depuis que la saison des fraises et pêches est arrivée...

4 commentaires:

Ganesh a dit…

J'ai toujours adoré les fruits rouges. Depuis que je passais mes jeudis apres midi dans le cerisier. Et maintenant je continue, il y a 4 cerisiers dans le jardin, des groseillers aussi. De quoi faire pas mal de confitures :)

@nn@ L. a dit…

Mmmm les cerises que l'on mange dans l'arbre...
Mais j'aimais aussi beaucoup les cerises "anglaises" celles qui sont acides mais donnent de délicieuses confitures ou se congèlent à merveille pour accompagner ensuite canard ou pintade...magrets de canard Un régal.

Ganesh a dit…

Oui j'ai aussi des griottes. Je n'ai jamais pensé a les congeler, je les mélange aux burlats pour rehausser le gout de confitures ou alors je les prépare a l'eau de vie

@nn@ L. a dit…

Si, si Ganesh. Les cerises supportent bien la congélation en vue d'une consommation ultérieure cuisinées avec cependant deux contraintes:
- penser à les dénoyauter
- ajouter un peu de jus de citron