vendredi 24 août 2012

La mort en plein été (1)

Juste après le 15 août où j'avais quitté Nantes pendant deux jours, j'ai vu quelques roses blanches, juste à côté du lampadaire, en bas de l'immeuble. J'ai d'abord pensé à Jean-Luc, un S.D.F qui, il y a quelques années, s'était plus ou moins installé avec son chien en bas de l'immeuble et faisait la manche après avoir déposé à ses côtés quelques fleurs, données par le fleuriste du coin. Sauf qu'en juin dernier j'ai appris que Jean-Luc, après avoir frôlé la mort, va mieux, qu'il a désormais un appartement et ne vient plus  dans le quartier. Bizarre...
Au fil de la semaine, les bouquets se sont multipliés et une petite affichette a été collée sur le lampadaire: "Ne volez pas les fleurs. Respectez la douleur de la famille". Ma petite dernière a songé à quelqu'un qui aurait été victime d'une crise cardiaque. Et moi j'ai repensé à cette toute jeune fille qui, se disant perdue dans le quartier, avait profité de ce que je déployais un plan sur la table pour se faufiler sur mon balcon et pour laquelle il avait fallu la "force de persuasion" de 3 pompiers pour "revenir du bon côté"
Non, elle n'était pas revenue. C'est l'un des commerçants installés au rez-de-chaussée qui a fini par me donner l'explication pour les fleurs. L'homme d'une bonne trentaine d'années qui habitait avec sa mère dans l'appartement en dessous du mien et que je croisais régulièrement dans l’ascenseur ne me demandera plus des nouvelles de mon gros chat. De lui, je ne savais quasiment rien, pas même son prénom, juste qu'il avait passé de longues années en psychiatrie avant de revenir vivre chez sa mère, quelque chose qui ne semblait pas souhaitable. Maintenant je comprends mieux pourquoi: un 7ème étage, ça ne lasse aucune chance.

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