En France, qui aurait cru qu'un manga dont une bonne partie de l'action se situe du temps des Romains aurait fait un carton au Japon? Pas grand monde, sauf ceux et celles qui auraient compris que les Japonais ne pouvaient qu'apprécier cette bande dessinée qui met en scène un architecte romain, en panne d'idées neuves, qui fait des allers-retours entre son époque et le Japon actuel afin de ramener avec lui des idées innovantes. Une chose est certaine, la série marche bien là bas (5 millions d'exemplaires vendus pour les 4 premiers volumes d'une série qui devrait en comporter 6)et a même fait l'objet d'une adaptation cinématographique. Et en France, elle s'en sort relativement bien (25 000 exemplaires de vendus à la mi juin 2012) compte tenu de la thématique abordée. Une chose est certaine, l'auteure - car il s'agit d'une femme - connaît fort bien l'art du bain et de tout ce qui s'y rattache au Japon - normal, c'est son pays natal- mais aussi l'Europe et plus particulièrement du temps des Romains. Qui saurait ainsi expliquer de nos jours ce à quoi servaient les strigiles*? De ce fait, certaines choses ramenées par le héros Lucius Modestus pourraient fort bien avoir été mises en oeuvre du temps des Romains. Je suis en revanche un peu plus perplexes quant à d'autres. D'accord pour les fresques pour agrémenter les bains publics ("voyage" de 128) ou les vertus des baignades en pleine nature dans l'eau chaude des sources à proximité des volcans ("voyage" de 129) ou des bienfaits du repos sur le sol chaud de ces mêmes régions ("voyage" de 134). Pas d'accord avec la création des pommes de douche bricolées à partir d'un boyau de vache ou des latrines avec jet d'eau qui lave les fesses**
Conclusion: j'ai souri plus d'une fois (ainsi lorsque le héros découvre des affiches de spectacle, à savoir l'annonce du film "Star Wars", dans les bains japonais) mais je commence parfois à me lasser de ces allers-retours parfois un peu tirés par les cheveux. Impression à vérifier à l'occasion de la lecture du prochain volume
* strigile: racloir en fer recourbé, utilisé d'abord par les Étrusques après leurs combats, puis par les Romains pour se laver dans les thermes.
** j'ai cependant appris que les Romains, faute de papier toilette, utilisaient dans les latrines publiques collectives, une éponge fixée au bout d'un bâton qu'ils trempaient dans l'eau.
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