mercredi 18 février 2009

...et d'autres histoires d'amour ont du mal à exister.

Trois exemples avec trois films vus durant la semaine écoulée.

Le week-end dernier c'était "l'étrange histoire de Benjamin Button" de David Ficher.
Avec toujours la vieillesse et la mort en toile de fond, Benjamin, qui est né dans le corps d'un bébé présentant toutes les apparences d'un homme de 80 ans, rajeunit de jour en jour et peut enfin vivre, la quarantaine venue, quelques années de bonheur avec celle qu'il avait rencontrée lorsqu'il avait 6 ans. Sauf que elle vit le processus normal du vieillissement. Et c'est dans ses bras à elle, désormais très âgée, que redevenu un nourrisson ayant tout oublié, il mourra.
Beaucoup de très belles scènes, trop pour toutes les raconter sauf peut-être dans un billet spécifique. Dont celle-ci qui, à sa manière, révèle la difficulté de faire durer l'attachement au fil des années: "M'aimeras-tu encore lorsque j'aurai des rides" ce à quoi il répond "Et toi m'aimeras-tu encore lorsque je ferai pipi au lit et que j'aurai peur du monstre sous l'escalier".
Et si cet amour-là met près de 40 ans a enfin être vraiment partagé, mais parfois il faut du temps et des épreuves pour qu'un amour s'installe, qu'il existe, dans ce film il perdure bien au delà des années qui passent.

Samedi c'était "Morse" de Tomas Alfredson où un très jeune adolescent blond solitaire qui est maltraité par ses congénères ne trouve un soutien que auprès de sa récente voisine brune qui semble avoir son âge que lui et dont il devine assez vite le secret: c'est une vampire.
Sur fond de froid, de neige (l'action se passe en hiver à Stockolm)
se noue entre ces deux solitaires, ces deux exclus parce que trop différents, une étrange relation d'amitié amoureuse qui ne pourra jamais se "conclure" puisque Eli, condamnée à l'éternité, ne souhaite pas la mort de Oskar, tout comme elle ne désire pas qu'il devienne comme elle. Etrange relation où chacun, à sa manière, aide et protège l'autre.
Mais il y a un présupposé: en réalité, ce qui permet au lien qui unit ces deux êtres de perdurer, c'est peut-être de pouvoir toujours accepter l'autre tel qu'il est.

Accepter l'autre tel qu'il est ou qu'il devient, tel n'est plus le cas de April vis-à-vis de Franck à la fin du film "les noces rebelles" de Sam Mendes.
Histoire assez classique: mère au foyer dans les années 50, après des quelques années de mariage et deux enfants, elle voudrait s'enfuir loin de cette maison implantée dans la grande banlieue d'une petite ville américaine. Alors elle propose à Franck de partir à Paris et de travailler pendant que lui restera au foyer pour mieux prendre le temps de trouver comment se réaliser, loin de son travail qu'il n'aime pas
Sauf que Franck, s'il partage comme April le désir de ne pas être comme les autres, est plus dans le rêve d'une autre vie, quitte à faire beaucoup de petits compromis, que dans la mise en oeuvre de celui-ci. Alors il saisira le prétexte d'une nouvelle grossesse de April et d'une promotion inespérée pour rester en Amérique. April ne le supportera pas, se révoltera avec les moyens qu'elle a et y perdra la vie.

Film, cette fois-ci sans effets spéciaux, bien ancré dans le réel, rempli de désillusions...

à ne surtout pas voir en couple lorsque les membres qui le composent doutent de leurs choix de vie, ne partagent plus les mêmes aspirations, les mêmes rêves, la même conception pour y arriver.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Les chemins de l’altérité, sans aucun doute les plus beaux qui se puissent concevoir. Les plus difficiles aussi tant ils nous amènent « au plus près de nous-mêmes ». Pourtant, y a-t-il une seule voie qui soit plus « lumineuse » ?

Anonyme a dit…

Je désirais voir Benjamin...
x amies en doute !!! cela me tente toujours
Merci pour vos impressions

@nn@ L. a dit…

* Après avoir lu votre commentaire Michel, je suis allée lire sur le net un peu plus d'éléments sur ce concept dont le film "morse" est en effet une excellente illustration et de l'idée et de la difficulté à la mettre en oeuvre.

* Je viens de finir de lire les 46 pages de la nouvelle de FS Fitzgerald dont s'est inspiré le scénariste du film "l'étrange histoire de Benjamin Button" et je ne peux que vous conseiller d'aller voir le film car il a été considérablement enrichi
Je vous en dirai plus en off sinon ce ne sera plus un commentaire mais un billet dans le commentaire du billet (rires)