mercredi 11 février 2009

Asaki (2)...

Ce n'est qu'après son départ que j'ai su quel était son objectif professionnel initial en venant en France... mais auquel il semble qu'elle ait désormais renoncé. Un souhait rare, car même dans notre pays, la quasi totalité des jeunes... et des moins jeunes, ignorent que ce mot renvoie à autre chose qu'à cet appendice plus ou moins voyant au milieu du visage: "être un nez" dans la parfumerie.
Alors pour elle, ce texte beaucoup moins beau que celui de Charles Baudelaire:
http://www.espace-poemes.com/poetes-francais/charles-baudelaire/le-parfum.html
mais plus personnel car écrit pour une jeune femme qui était elle aussi très sensible aux odeurs, aux parfums au point de garder de sa petite enfance plus de souvenirs olfactifs que visuels.

Le parfum et le rêve

Pour E.K.

Quelques gouttes de parfum pour oublier

La journée si longue

Portée par la cohue

Prisonnière des embouteillages

Ecrasée sous le poids des visages accablés

On n'aperçoit plus l'oiseau perdu dans le dédale de béton

Des perles d'or glissent du flacon

Au rythme des senteurs

Le cœur cesse de tambouriner aux tempes

Lentement la respiration s'espace

La nuque s'assouplit

Habillée de ce voile magique

Le corps retrouve sa dimension parfaite

Quand l'atmosphère crée par les herbes fraîches

Le jasmin ou la bergamote

Se fait moins envoûtante

Là où la peau est douce

Tiède et secrète

Il reste pour les initiés

La signature d'une personnalité

L'essence d'une présence

Février, juillet 1981

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Le parfum recrée une présence un détail qui persiste toute une vie
"une petite madeleine" aussi forte
quant au flacon .....de véritable oeuvre-d'art

Très original l'idée de devenir "un nez" A Grasse lors d'une visite des parfumeries avec "leurs alambics et cuves qui deviennent des pièces de musée , car les parfums synthétiques remplacent petit à petit les préparations et fleurs coùteuses d'ailleurs vous remarquerez que nos plus anciens parfums , Guerlain entre autres perdent un peu de leurs senteurs dans les dérivés( eau toilette déodorant etc)
le parfum seul est encore à base de fleurs rares d'ou le prix!!!!
les "Nez" je suppose doivent avoir encore plus de difficultés
Belle soirée parfumée

@nn@ L. a dit…

J'ai eu l'occasion de visiter à Grasse une maison où sont élaborés les parfums... et leurs vieux alambics où autrefois il fallait des tonnes de pétales pour obtenir ces extraits de fleur. Sourire. J'avais alors ramené une eau de toilette où vanille et menthe se mêlaient.

Dommage que je n'ai pas connu ce projet d'Asaki plus tôt car j'aurais aimé en parler avec elle de ce beau mais très rare métier où ceux qui émergent vraiment sont très peu nombreux.

Les photos sont un clin d'oeil car j'ai porté ces 3 là. Je vais d'ailleurs très probablement revenir au 5 car "un jardin sur le Nil" ne tient pas sur moi. Mais un 5 version "eau de parfum" ce compromis entre le très coûteux parfum et la trop fugace eau de toilette.

Anonyme a dit…

Jamais le 5 ne se flétrit (rire) Et c'est assez rare (sourire)

@nn@ L. a dit…

Vous ne confortez donc Michel dans l'idée de retrouver d'anciennes sensations.
Et cela d'autant plus que "un jardin sur le Nil" a non seulement tendance sur moi à s'évaporer très vite, mais me donne envie d'éternuer quand je le vaporise... Loire et Nil auraient-ils du mal à s'entendre? Rires