Jeune adulte j'ai travaillé pendant tout un été comme femme de ménage dans un hôpital psychiatrique. Le 1er matin en franchissant le portail qui ne s'ouvrait qu'à certaines heures j'avais pensé: "ça y est, je rentre chez les fous". Très vite j'avais compris qu'en réalité les personnes qui étaient là étaient des malades et qu'on pouvait très vite basculer dans ce qu'on appelle la folie parce que la frontière entre le bien portant et le malade est parfois bien difficile à estimer.
Des années plus tard, j'ai été amenée à m'occuper professionnellement, mais au plan administratif cette fois-ci, pendant cinq années de questions de santé mentale. Et plus que jamais certaines choses ne peuvent que me choquer et notamment celle-ci: tout est fait pour ne voir dans la personne atteinte de maladie mentale que le fou dangereux alors que la réalité est tellement éloignée de cela.
20% de la population connaîtra dans sa vie un problème de santé mentale: des personnes célèbres comme des artistes (Antonin Artaud, Camille Claudel, Virginia Woolf...) mais aussi des anonymes qui, comme le journaliste Philippe Labro, souffrent pendant des années de dépression
Mais hélas, la pression médiatique conjuguée à des tendances obsessionnelles sécuritaires liberticides fait qu'on ne veut plus voir dans le malade mental qu'un fou dangereux qu'il faut non seulement cacher mais enfermer... parce qu'on ne sait jamais...
* APM Asociation Presse Médicale
** affaire de Pau: un ancien patient après avoir pénétré par intrusion dans un pavillon de l'hôpital psychiatrique avait égorgé une infirmière et une aide-soignante.
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