lundi 23 février 2009

...juste quelques mots...

Ceux de Léo Ferré

Avec le temps... Avec le temps, va, tout s'en va On oublie le visage et l'on oublie la voix. Le coeur, quand ça bat plus, c'est pas la peine d'aller chercher plus loin, faut laisser faire et c'est très bien

Avec le temps... Avec le temps, va, tout s'en va L'autre qu'on adorait, qu'on cherchait sous la pluie, l'autre qu'on devinait au détour d'un regard, entre les mots, entre les lignes et sous le fard d'un serment maquillé qui s'en va faire sa nuit, avec le temps tout s'évanouit

Avec le temps... Avec le temps, va, tout s'en va Mêm' les plus chouett's souv'nirs ça t'as un' de ces gueules à la Gal'rie j'farfouille dans les rayons d'la mort, le samedi soir quand la tendresse s'en va tout seule

Avec le temps... avec le temps, va, tout s'en va L'autre à qui l'on croyait pour un rhume, pour un rien, l'autre à qui l'on donnait du vent et des bijoux, pour qui l'on eût vendu son âme pour quelques sous, devant quoi l'on s'traînait comme traînent les chiens

Avec le temps... Avec le temps, va, tout s'en va On oublie les passions et l'on oublie les voix qui vous disaient tout bas les mots des pauvres gens "Ne rentre pas trop tard, surtout ne prends pas froid

Avec le temps... Avec le temps, va, tout s'en va Et l'on se sent blanchi comme un cheval fourbu, et l'on se sent glacé dans un lit de hasard, et l'on se sent tout seul peut-être mais peinard, et l'on se sent floué par les années perdues

Alors vraiment avec le temps on n'aime plus.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Ces jours allant vers un rendez-vous mystérieux de la mémoire, ces roses vivantes, même fanées, même enneigées, ces petits cailloux blancs qui écorchent parfois l'âme... Très émouvant, chère Anna.
Gene

Anonyme a dit…

Après Ferré, le Silence.

@nn@ L. a dit…

* La mémoire joue parfois de drôles de tours Gene en obligeant parfois à relier certains souvenirs à d'autres.
Ainsi je croyais avoir choisi innocemment une rose qui se gèle, se dessèche et meurt, juste parce que c'était l'une des rares fleurs dont j'avais plusieurs versions. Mais il s'avère que c'est la fleur qui est le plus souvent associée au sentiment dont il est question dans le texte de Léo Ferré. Une fleur que plusieurs femmes que je connais aurait aimé recevoir plus souvent, seulement...

* Je ne sais Michel quelle chanson Léo Ferré interprétait après celle-là lors de ses concerts, parce que effectivement après un tel texte on a envie de laisser s'installer un grand silence.