mardi 2 décembre 2008

... sur les chemins de Bretagne (4)

Après la pointe de Pen Hir, ce sera Châteaulin où je passerai la nuit, sans, trop fatiguée, prendre même le temps de traverser la route devant l'hôtel pour marcher un peu le long du canal de Nantes à Brest et juger de par moi-même s'il est aussi joli que le canal du Midi.
Nuit trop courte que cette nuit-là car en prenant RV pour faire le lendemain matin le tour des 7 îles , j'avais juste oublié un léger détail: la distance entre Châteaulin et Perros-Guirec. Soit un trajet qui sera donc fait en grande partie de nuit, sous ce crachin typiquement breton, et qui ne donnera qu'une envie celle de revenir car la route et le paysage, celui du parc régional d'Armorique, sont fort beaux ... Et finalement un trajet matinal aura été accompli en vain car la compagnie maritime, pour cause de houle trop forte, aura annulé le tour du matin pour le reporter à l'après-midi... Voici donc comment le tour des 7 îles est devenu une balade le long de la côte de granit rose.
Que dire d'une telle promenade?
Il faudrait raconter la mer, la mer sans cesse recommencée, la mer tourbillonante près des rochers, les vagues qui s'élancent et se brisent avec fracas avant de retomber dans des éclaboussures d'écume....

Et puis il faudrait décrire l'harmonie des couleurs: toutes les nuances de gris des nuages (il faut avoir l'âme bretonne pour les apprécier), toutes les nuances de rose pour la pierre de granit qui sait parfois prendre des tons délicats et des formes très particulières, toutes les nuances de bleu/vert, celui de la mer... et de loin en loin la tache ensoleillée d'une touffe de genêt.
Il faudrait ne pas oublier le vent qui ramène vers soi l'odeur de la mer, du grand large, des algues, du sable mouillé et des coquillages par milliers. Mais il bouscule, mais il malmène le vent tout en donnant furieusement envie d'être comme ces oiseux là qui jouent avec lui.










Alors dans un crique s'arrêter quelques instants: fermer les yeux et, même si on a les bouts des doigts et les oreilles glacés, se sentir bien.

Plus tard, beaucoup plus tard, une fois le phare dépassé, se laisser convaincre par un diable de pierre qui cessera pour l'occasion de décrocher les nuages. Oui, se laisser convaincre de finir le trajet en voiture et non à pied pour avoir le temps d'aller à Ploumanac'h même saluer St Guirec.
Sur la plage de sable fin, ce dernier est, la marée haute venue, à l'abri des jeunes filles qui, génération après génération, cherchent à planter une aiguille dans son nez afin d'être assurées de se marier avant la fin de l'année.
Il est des traditions qui durent pour le plus grand plaisir des conteuses...

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Impressions de peintre assurément
avec la délicatesse des demi- teintes si difficiles à obtenir que la lumière transforme à chaque instant .Il manque les senteurs ...
mais on s'y croirait Anna
un beau reportage ,Merci
Surtout, c'est la faculté de ressentir un paysage et d'en extirper la substancielle moelle
Belle journée à vous

Anonyme a dit…

Je suis sous le charme de ces "voyages"et, si j'y ajoute Tabarly ... ! Que de beaux et bons moments! Merci

cailloublanc a dit…

Quelle belle balade, @nn@, pour moi, la terrienne! Décidément, vous savez mettre l'eau à la bouche... Merci!
Gene

@nn@ L. a dit…

* Impressions de peintre? Je n'irai pas jusque là Arlette (car je ne possède pas ce talent) Impressions de quelqu'un fasciné par l'image, là oui je veux bien.
Par contre que de "perte" car pour arriver aux 10 ou 11 photos que j'espère représentatives de cette balade de deux bonnes heures, j'ai du trier parmi les 50 qui ont été faites rien que ce matin là. Vive le numérique

* Le plus difficile Michel, même si présentement le site s'y prêtait, c'est de retrouver en soi le petit déclic qui fait trouver la beauté même sous le ciel gris, le vent, voire le crachin...
Mais j'ai un atout de taille: mon enfance bretonne

* Petite fille et arrière petite-fille d'agriculteurs, je suis moi aussi une terrienne Gene. Mais il faut croire que dans la mémoire des bretons, la mer n'est jamais, contrairement aux montagnards, très loin et fait partie de notre patrimoine. Mais la VRAIE mer, pas cette espèce de grande baignoire du sud qui ignore les marées, les vrais tempêtes d'équinoxe etc...

Anonyme a dit…

OH! Anna La grande baignoire du sud!!! Elle est très agitée ces jours derniers un vrai Jakusi et vivant depuis longtemps maintenant au bord de la grande bleue il se doit que j'en prenne sa défense (même bretonne ) les tons ,les colères, sous le mistral ... mais c'est une autre histoire
Belle journée d'embruns

cailloublanc a dit…

J'aime beaucoup cette discussion entre proches des rivages... Je crois que je n'ai jamais passé un vrai long séjour au bord d'un rivage... et je crois bien que j'aimerais ça! Un jour, sûrement!

Belles balades à vous deux!
Gene

@nn@ L. a dit…

* Je plaisantais Arlette mais reconnaissez qu'en temps normal la mer n'a pas le même comportement selon qu'elle se situe en Atlantique et Manche ou en Méditerranée. Par ici la bible de beaucoup de gens en bord de mer, c'est l'horaire des marées.

* Ayant passé des vacances en bord de mer en Atlantique et en Méditerranée, je vous confirme Gene que les sensations sont différentes et ce n'est pas qu'une affaire de géologie, botanique... ou ensoleillement. Il y a le rythme des vagues et celui des marées... et puis le vent que je qualifierai volontiers d'omniprésent sur nos côtes atlantiques