samedi 20 décembre 2008

Edward Hopper, peintre de la solitude?

"Le moine devant le mer" de Friedrich pour illustrer la page de couverture de ce qui ressemblait fort à un livre d'art consacré à la solitude? Pourquoi pas. Après tout je n'en suis ni l'auteur ni l'éditeur. Un peintre américain du XXème siècle aurait pourtant à mon avis mieux illustré ce thème: Edward Hopper.
Il y a ce qu'en dit Wikipédia
et dont je ne garderai que ce § :"Edward Hopper (22 juillet 1882 - 15 mai 1967) est un peintre réaliste et graveur américain, qui exerça essentiellement son art à New York, où il avait son atelier. Il est considéré comme l’un des représentants du naturalisme ou de la scène américaine, parce qu’il peignait la vie quotidienne des classes moyennes. Une grande partie de l’œuvre de Hopper exprime la nostalgie d’une Amérique passée, ainsi que le conflit entre nature et monde moderne. Ses personnages sont le plus souvent esseulés et mélancoliques."
L'article cependant renvoie à d'autres influences de cet artiste où paysages ruraux, puis urbains, éléments d'architechture ont eu leur importance; mais il n'en demeure pas moins que l'expression retenue par l'auteur de l'article peut parfaitement être retenue, Hopper: " Le peintre de la solitude, de l'aliénation et de la mélancolie"
Et pour l'illustrer, petite promenade au travers de son oeuvre.
Lorsqu'il peint ses personnages dans des lieux aussi publics que peuvent l'être les cafés, on ressent plus une impression d'une "addition" de personnes seules qu'autre chose











Même impression, en plus poignant, lorsqu'il représente des couples dont on a plus le sentiment qu'ils cohabitent, chacun dans leur coin, sans rien partager, même si la seconde image ne laisse aucun doute sur cette vie d'homme et de femme.











Tout bien réfléchi, le personnage solitaire, avec ou sans livre, car la lecture (pour s'isoler, pour s'évader de la réalité?) semble être un thème récurent chez Hopper, est moins désespérant.











Mais il y a toujours, toujours cette impression d'attente, d'envie de départ.












Vers quoi d'ailleurs? Car tout bien réfléchi, cette porte au dela de laquelle apparaît la mer, l'océan, n'ouvre t elle pas sur le néant?

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Une grande mélancolie au travers des images, cette profonde désillusion qui s'ouvre sur le vide :glaçant comme du papier glacé
En ces temps de noël cela est encore plus sensible
Douces pensées plus chaleureuses que les personnages de Hopper
AA

@nn@ L. a dit…

Pour être franche Arlette, jusqu'à ce matin je ne connaissais pas grand chose de Hopper.
Il y avait juste qu'il me fascinait par un je ne sais quoi qui sourdait de la plupart des toiles que j'avais vues de lui dans des livres d'art et que je me refusais à nommer...

cailloublanc a dit…

Chère @nn@, ... Ouf, un peu plus de temps pour lire les blogs familiers. Merci pour ce message sur Hopper. Il y a eu à la Fondation Gianadda il y a quelques années une grande exposition et certaines de mes réflexions ou interrogations étaient bien proches des vôtres! Belle journée...
Gene

Anonyme a dit…

Ouvrir "sur la Mer" peut être aussi "ouvrir sur les possibles"

Anonyme a dit…

En repensant aux images de Hopper
Je crois que le malaise vient que les personnages sont presque des photographies proches de nous alors que les romantiques représentaient des imaginations figuratives
Je ne sais en fin de compte !!!!!

@nn@ L. a dit…

* Fondation Gianadda??? Heureusement Gene qu'il y a le net pour me faire découvrir où elle se situe. En Suisse. Encore la Suisse.
Oui encore la Suisse parce que hier en suivant la piste de ces peintres dont l'oeuvre m'attire et parfois me dérange j'ai pensé Balthus qui s'était installé à la Rossinière dans le canton de Vaud à compter de 1977 et jusqu'à sa mort en 2001.

* "Ouvrir sur la mer" c'est pour vous Michel "ouvrir sur les possibles"
Exact. Dailleurs à l'origine la vie sur terre n'aurait pas été possible sans cet océan originel d'où ont émergé après qu'il ait produit assez d'oxygène, toutes les formes de vie.
Mais où vous voyez l'immensité de l'Océan et de ses possibles, je vois aussi la profondeur de l'Océan (qui rime aussi avec le mot inconscient) et comme une de mes craintes/phobies c'est la noyade... Rires

* Il y a de cela Arlette, ce côté très réaliste comme le sont les photos, mais aussi la gamme de couleurs (chaudes mais sourdes) la pauvreté des détails du décor très banal et surtout les visages et les postures des personnages.
Je ne peux m'empêcher de penser "Lonelyness, no hope, no future"

Anonyme a dit…

bonsoir .. ai vu en vrai un seul tableau de ce peintre .. et c'était, si ma mémoire ne me trompe pas, .. un mur dans une ville ...Dans mon ressenti c'était pas comme le néant .. bien au contraire ... une autre dynamique ... pas analysée plus loin .. de toutes ... des couleurs et une texture bien à lui ..
mariedom

@nn@ L. a dit…

Mariedom, contrairement à vous, je ne connais Hopper que via les reproductions que l'on peut trouver sur le net ou dans ls livres de vulgarisation de la peinture (je me demande d'ailleurs si en Europe on trouve certaines de ses oeuvres), ce qui fait que ma vision est faussée par l'image dominante que l'on retient de lui.
Ce qui explique sans doute pourquoi elles m'ont toutes peu ou prou laissées cette même étrange impression d'attente, de solitude dont parle bien l'internaute qui a rédigé l'article dans Wikipédia.
Mais autant de regards, autant d'approches. Voyez les regards différents que Michel Gonnet et moi avons sur le dernier tableau de Hopper.