jeudi 18 décembre 2008

"cinéma, cinémas, vous avez dit cinéma?" (4)

Et puis il y a eu récemment "two lovers", par un réalisateur: James Gray, que je ne connaissais pas. Mais dans ce film il y avait Joachim Phoenix est tellement éloigné de l'image du beau mais dangereux César de "Gladiator" et un peu moins de son rôle de Johnny Cash dans "Walk the line".

Il y interprète Leonard, un plus que trentenaire dépressif. Les premières scènes le voient, alors qu'il marche lourdement sur une passerelle, être pris d'une impulsion subite et se jeter à l'eau avant, in extrémis, de remonter à la surface. Scènes très impressionnantes car on y comprend fort bien comment certaines personnes peuvent brutalement mettre fin à leur vie et qu'il suffit de peu de chose pour qu'elles survivent ... ou meurent.

Leonard, un homme seul, même s'il vit dans sa famille attentionnée mais un peu envahissante. Un homme fragile, au bord de la rupture.

Ce même soir, lors d'un repas organisé par ses parents; il va rencontrer Sandra, une jolie brune, dont les parents de Sandra veulent racheter la laverie/blanchisserie où il travaille avec ses parents. Projets ordinaires (travail, famille...) auxquels pensent les parents en se disant que l'avenir matériel étant assuré leurs enfants seront en sécurité. Mais pour Sandra seul compte ce qu'elle éprouve pour lui alors que lui ne ressent qu'une certaine amitié, mais n'ose pas le lui dire.

Quasiment à la même époque est entrée dans sa vie une jeune voisine, tellement différente de la douce et sage Sandra.

Une jeune femme aussi blonde que Sandra est brune: Michelle. Et surtout au caractère très différent. Et d'un milieu différent. Et dont Leonard va assez vite découvrir, effondré, qu'elle est très attachée à un autre homme, qui travaille dans le même cabinet de juristes qu'elle, plus âgé et qui semble peu désireux de quitter femme et enfant.

Par amour Leonard joue la comédie de l'amitié, devient même à la demande son compagnon de Michelle celui qui la protège de certaines tentations (médicaments, drogue...), l'aide même une nuit à s'endormir en traçant du bout du doigt sur son avant-bras ces trois mots qu'elle ne comprend pas "I love you". Jusqu'au moment où Michelle qui ne supporte plus la situation rompt avec son compagnon. Alors il lui avoue enfin ce qu'il en est réellement de ses sentiments... sauf son engagement avec Sandra.

Plus que jamais il est partagé entre deux vies et il va devoir choisir: entre celle que lui promet son milieu, sa famille: sage, raisonnable... et la vie qui l'attend avec Michelle, plus passionnée mais beaucoup plus incertaine, ailleurs sur la côté ouest où il faudra tout recommencer. Et c'est ce choix qu'il fait, seul. Au moment du départ, le soir du réveillon, sa mère va deviner ce qui se passe mais ne cherchera pas à le retenir ... Sauf que... sauf que ...

Two lovers, a priori un film sur un homme qui hésite entre deux femmes mais ce choix va bien au delà, Leonard était sur le point de choisir un style de vie. Du moins le croyait-il.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Heureusement que ces lieux existent (sourire)
Pour noël, je demande une autre vie ... pour aller au cinéma ! (éclats de rires)

@nn@ L. a dit…

Une nouvelle vie Michel? Vous êtes sur que vers la fin ça ne risque pas de vous paraître un peu long, comme l'éternité (rires)
Mais dites vous qu'avec un film, vous ne pourrez jamais faire ce que vous faites avec un livre, l'emmener avec vous n'importe où, en reprendre des passages comme vous voulez...Nettement plus difficile avec un film sauf en DVD, mais il n'y a plus la magie du grand écran

Anonyme a dit…

ah, @nn@, tes critiques de cinéma me donnent toujours envie d'aller voir le film...

@nn@ L. a dit…

Peut-être Myosotis parce que ce ne sont pas des critiques de cinéma (qui sont toujours peu ou prou "théorisées") juste des "impressions" de quelqu'un qui raconte une histoire, celle d'un film tel qu'il l'a ressenti... avec plus ou moins consciemment ces petits détails que l'on retient parce qu'ils trouvent un écho dans sa vie actuelle ou passée