jeudi 25 juin 2009

"t'as voulu voir "departures" et ce fût "amerrika"..."

... le tout sur l'air de "Vesoul" de Jacques Brel. En effet j'étais partie voir "departures" mais, parce que c'était le jour de la fête de la musique, seul était visible "Amreeka". Et je n'ai pas regretté.

C'est l'histoire de Mouna, mère divorcée d'un adolescent. Palestinienne qui vit au coeur des territoires occupés, elle s'efforce de rester optimiste malgré les difficultés. Et puis un jour il est possible de quitter cette vie pour aller travailler aux Etats-Unis. Mais étrangère en son pays, Mouna pourrait bien l'être ailleurs, comme au fin fond de l'Illinois où sa soeur est installée depuis 15 ans. Effectivement, rapidement après leur arrivée Mouna et son fils vont devoir trouver leur place dans cette «Amreeka» (le titre original) tant rêvée car l'on est en 1991, juste après que les Etats-Unis soient partis en guerre contre le «diable» Saddam...

La réalisatrice,Cherien Dabis, illustre, via une fiction, une réalité qu'elle a vécue: « Mes parents ont immigré aux États-Unis juste avant ma naissance. [...] Je me suis peu à peu rendue compte que je n'étais ni assez américaine pour les Américains, ni assez arabe pour les Arabes. C'est pour cela que je ne me suis jamais sentie nulle part chez moi... »

Au delà de l'histoire qui est racontée, il faut aller voir le film pour l'actrice principale, Nisreen Faour, qui vient justement des territoires occupés. C'est une actrice non professionnelle que les kilos en trop éloignent des canons actuels de la beauté féminine qui règnent sur les écrans de cinéma... Mais on oublie très vite son physique pour ne voir que la femme dont elle joue le rôle. Et cette femme là, on ne peut que l'aimer en se disant que le monde irait beaucoup mieux s'il y avait sur terre plus de Mouna.

2 commentaires:

malaussen a dit…

J'ai été touché par ce film "Amerrika" que je suis allé voir avec Ma compagne. Ce qui aurait pu passer comme un film un peu manichéen a provoqué chez elle une réaction inattendue car est remontée à la surface l'histoire de sa propre mère, juive d'Egypte, qui a quitté son pays et a renié définitivement son passé pour s'installer dans la bourgeoisie d'une province française.
Pour ma compagne se pose la question de ses origines: elle a vu dans "Amerrika" non seulement la douleur que peut engendrer un exil, mais aussi qu'un pan de sa propre histoire lui fait cruellement défaut pour se construire dans sa vie de tous les jours... le lot commun des enfants d'exilés, d'immigrés.
Et le silence de sa mère n'est pas là pour l'aider...

@nn@ L. a dit…

Ces histoires de pertes de racines sont plus fréquentes qu'on ne le croit Malaussen. Puis-je vous conseiller d'offrir à Amaryllis le livre de Viviane Chocas dont parlait si bien Myosotis le 18 juin dernier: "Bazar magyar"
voir http://tatinic.typepad.fr/myosottises/