samedi 7 novembre 2009

...Ecrire des mots d'amour...

Même au temps du SMS ou de l'email, prendre le temps d'écrire une lettre avec un stylo, a fortiori après avoir choisi un joli support (papier de couleur, ou au moins agréable à regarder ou toucher) reste une très jolie preuve d'affection. Peut-être est-ce pour cela que certains grands adolescents y sont-ils rétifs et jugent-ils cela "ringard". Dommage, ils ne savent pas ce qu'ils perdent.

L'histoire qui suit a été narrée par ma lycéenne.

Il était une fois une jeune fille "L."qui habitait et fréquentait un lycée au sud de la ville. Et un jeune homme "M." qui lui habitait et fréquentait un lycée au nord de la ville.
Par le plus grand des hasards ils se rencontrèrent lors de l'une de ses fêtes que donnent parfois les jeunes et se découvrirent beaucoup d'affinités communes. Comment faire savoir qu'on aimerait aller plus loin? Ils s'aperçurent alors qu'ils avaient une amie commune qui habitait au sud mais allait au lycée du nord. Alors M. prit la temps d'écrire à L. une belle lettre à la main en la confiant à l'amie commune devenue par là même messagère.

A l'époque où une rencontre démarre sur le net avant de s'organiser en deux ou trois SMS truffé d'abréviations, envoyer une lettre de surcroit parfumée -oui il a osé confier son eau de toilette à la messagère pour qu'elle la vaporise au dernier moment- est autrement plus significatif d'un attachement fût-il naissant, surtout quand on prend le temps de veiller à ce qu'elle ne soit pas truffée de fautes d'orthographe (oui il a pris le soin de la faire relire par la jeune messagère avant de la recopier, "au propre" comme on disait autrefois).

Qui a dit que les jeunes d'aujourd'hui avaient perdu tout romantisme?
Certainement pas leurs vieilles mères émues.

Images tirées de "Fruits Basket" archétype de manga "shojo"

5 commentaires:

cailloublanc a dit…

J'adore cette histoire @nn@! Qaund les enfnats ont l'âge des "miens" (CM1), ils adorent encore s'écrire des petits mots tendres (mais ils n'ont pas encore de portable...

Belle journée à vous!

@nn@ L. a dit…

h le CM1, l'âge où certains commencent déjà à avoir des amoureuses (et certaines des amoureux) même si ça reste encore très platonique.
Ce qui m'a touché dans cette histoire c'est de voir qu'il y avait encore quelques poches de résistance (hélas minoritaires) qui savent retrouver les gestes qui touchent.
Certains s'adaptent car autrefois on n'aurait jamais donné à relire sa lettre à un tiers avant de l'envoyer (moi en tout cas :-)

verveinecitron a dit…

Ton histoire me remonte le moral sur "ces jeunes" dont parfois je me sens si éloignée (bien que mon âge ne soit pas encore canonique ;-))

caphadock a dit…

Très belle histoire que je relis plusieurs fois.
La communication n'est plus ce qu'elle était et j'en ai la nostalgie.
On avait un rapport "physique" avec l'écriture et les mots, l'expression.
Maintenant tout est abrégé et les mots tronqués ou supprimés donnent une expression froide qui plait à notre jeunesse qui y trouve quand même une certaine chaleur.
J'aime jouer avec les mots mais je ne sais pas avec les sigles

@nn@ L. a dit…

* Je te rassure Verveinecitron, les propos et les attitudes parfois très libérés de certains adolescents qui ont tendance à monopoliser l'attention cachent parfois une autre réalité, certains d'entre eux restent très réservés ou le deviennent quand l'élu(e) est vraiment celui ou celle qui compte pour eux.
C'est normal que tu te sentes éloignée d'eux, tu es passée dans la clan des "parents".
Et moi j'approche à grands pas de celui des grands- parents...

* Effectivement la communication est devenue autre caphadock, mais l'essentiel n'est-il pas qu'elle perdure et que l'on partage un langage commun?
Et puis je ne suis pas certaine que dans certaines circonstances on ne retrouve pas d'autres formes pour communiquer où le plaisir de jouer avec les mots retrouve toute sa splendeur.
Au fait, il n'est pas impossible que vous m'ayez donné l'idée de deux billets l'un avec une chanson d'Anne Sylvestre, l'autre avec, si ma mémoire est bonne un texte de Gainsbourg