mercredi 30 décembre 2009

Rose, trop jeune mère

C'était il y a quelques jours, juste après Noël, un de ces faits divers dont la presse se fait parfois fort de faire l'écho: une jeune fille de 17 ans enceinte de plus de 7 mois avait disparu du domicile de ses parents, lesquels s'inquiétaient. Le lendemain, le même journal signalait qu'elle avait été retrouvée alors qu'elle se présentait au domicile du père de son enfant.
Difficile à ce jour de savoir comment cette très jeune mère assumera finalement cette grossesse précoce. Et difficile dans un pareil contexte de ne pas penser à cette chanson d'Anne Sylvestre: Rose

"Rose, elle avait seize ans, c'était une gamine,elle aimait s'amuser, n'y voyait pas de mal. Ses parents la gardaient comme une perle fine, elle passait la fenêtre et s'en allait au bal. Elle voulait s'amuser, c'est vrai, je le répète, elle aimait les garçons, surtout pour en rêver.Elle ne savait rien des envers de la fête. Elle couchait parfois, mais pour se réchauffer. Elle ne savait rien, j'en suis presque certaine,car sa mère disait qu'elle avait bien le temps.
Aussi ce fut après bon nombre de semaines qu'elle sut que peut-être elle portait un enfant. Elle n'y crut pas trop ou s'empêcha d'y croire. Un jour, elle ne put le cacher plus longtemps. Son père la chassa comme dans les histoires et le garçon se moqua d'elle évidemment. Rose aurait bien voulu ne pas garder la chose qu'elle désavouait de tout son corps surpris, mais il était trop tard et la métamorphose continuait sans elle et l'effrayait aussi.
Quand elle se débattit pour la jeter au monde,elle dit que surtout elle n'en voulait pas, mais on lui mit aux bras une poupée si blonde que toute son enfance au cœur lui remonta. Elle essaya de vivre et n'y fut pas habile, la misère est plus dure à qui ne comprend rien. Elle était isolée dans le désert des villes et personne jamais ne lui tendit la main. Elle ne savait pas, et vous devez me croire,qu'un enfant, ça diffère un peu d'une poupée,et quand elle sortait, elle avait en mémoire qu'il était dans sa botte et qu'elle l'avait rangé.
Mais un jour qu'elle avait plus fort que d'habitude joué à la maman et qu'il ne bougeait plus, elle a vu plus de gens que dans sa solitude, quand elle avait besoin il n'en était venu. Vous allez la juger du haut de votre tête, Monsieur le Président et Messieurs de la Cour. N'oubliez pas surtout qu'avec nous tous vous êtes coupables de silence et de manque d'amour.
Le malheur, voyez-vous, est une autre planète, et nous devrions bien la découvrir un jour."

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