lundi 2 décembre 2013

"L'enfer du retour" par Nina Chapelle (2)

Le livre ne comporte en réalité par que le témoignage de Nina. En fait, celui-ci ne correspond qu'à la moitié de l'ouvrage qui comporte aussi,
- une introduction de ce témoignage de la fondatrice de l'association "Terre et Paix"*
- une conclusion rédigée par l'actuelle présidente de cette même association
-et surtout les interventions de 4 "experts": celle du général Irastorza (ancien CEMAT), celle d'un médecin psychiatre des armées: Patrick Clervoy, d'un sociologue: Axel Augé et d'une avocate spécialisée dans les dossiers de pensions militaires d'invalidité: Jasna Stark.
Deux de ces interventions ont plus particulièrement retenu mon attention, celles du général Irastorza et de l'avocate.
La première parce que le titre qu'il a donné à son "expertise" explique parfaitement sa démarche: "De l'obusite" aux stress post-traumatique d'aujourd'hui: de la suspicion à la compréhension"** Il retrace notamment cent ans de participation des soldats aux différentes guerres. Autant le dire qu'il n'y a rien de comparable entre le pioupiou envoyé au front en 1914 afin de "rependre" une partie du, pardon de son  territoire et les actuels engagés qui partent au loin en "opération" défendre des causes, pas toujours simples à comprendre. Et il en est de même lorsqu'on aborde le type de guerre (où le corps à corps se fait rare), la place des familles, le positionnement des gradés, des services de soins etc... le type de cause défendue ont complètement évolué. Avec au final, un bilan qui pourrait être le suivant, l'armée s'est adaptée et prend en charge.
La conclusion à laquelle arrive l'avocate est beaucoup moins optimiste puisque après avoir examiné le parcours du combattant que peut-être une demande de pension militaire d'invalidité termine son intervention sur cette phrase: "La complexité du domaine médical et de la sphère juridique, alliée aux impératifs d'une société économiquement éprouvée affectant de toute évidence le potentiel des administrations, suffit pour affirmer que le soldat du XXIème siècle a beaucoup à envier à son frère d'armes de 1919..."
* Association  "terre et paix": http://terreetpaix.fr/
** Il rappelle aussi à quel point la première guerre mondiale a été meurtrière avec par exemple ce chiffre: le 22 avril 1915 à Ypres, à 1 heures, c'est 5 000 morts en moins de 10 minutes sur 6 à 7 kilomètres de front

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