Les années passent... les souvenirs s'estompent au sujet de celle qui est née le 13 février 1922 et aura toujours 86 ans, l'âge qu'elle avait lorsqu'elle est décédée, il y aura 6 ans de cela en juin dernier.
Oui, les souvenirs s'estompent... en admettant qu'il y en ait eu. Ainsi, impossible de me rappeler si, parmi les fleurs, il y en avait une qu'elle aimait plus que d'autres.
Comment savoir? ...sachant qu'il ne lui offrait quasiment jamais de fleurs mis à part des azalées ou des cyclamens qui ne duraient en général que le temps de la floraison. Oui, comment savoir, d'autant que les fleurs du jardin, si l'on met à part les espèces qui repoussaient sur place d'année en année comme les jonquilles ou le muguet, c'est lui qui en choisissait les variétés annuelles estivales. Mais elle, qu'aimait elle?
Peut-être y avait il les immortelles qu'elle semait dans les petites parcelles non cultivées. Le moment venu, elle les cueillait pour les mettre à sécher la tête en bas avant de les enfiler sur de longs fils métalliques verts. De semaine en semaine, leurs couleurs devenaient de plus en plus ternes car il était quasi impossible d'ôter la poussière qui s'y pose. Elle en semait donc, mais les aimait elle pour autant? N'agissait elle pas ainsi comme le faisait les femmes des campagne désireuses de donner en hiver un peu de couleurs à moindre frais à leur intérieur? 
Et puis il y avait les roses. Ou plus exactement deux variétés de roses:
- celles du rosier grimpant qui donnait des fleurs rouge foncé dont les pétales semblaient en velours. Elles embaumaient jusque dans leur chambre lorsque la fenêtre de celle-ci était ouverte. "embaumaient" car je crois bien que ce rosier n'existe plus.
- celles du rosier tige près de chez les voisins. Des pétales jaunes près du coeur qui deviennent roses à l'extérieur. Là encore une rose parfumée qui doit végéter car il ne s'occupe plus du tout de son jardin et qui disparaitra lorsque la parcelle de terrain où le rosier est implanté sera vendue.
Et même ces souvenirs là disparaitront.
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