mardi 4 février 2014

Partager l'art (2)... avec Egon Schiele

Parmi les artistes que j'ai cherché à mieux connaître parce que certain(e)s les mentionnait, c'est celui qui m'a le plus mise mal à l'aise. Ce dessinateur autrichien que je connaissais très mal. Ni le trait (anguleux), ni la gamme chromatique (verts, bruns...) ni la manière dont il traitait certains thèmes récurrents (érotisme flirtant allégrement avec la pornographie*) ne m'inspiraient pas.
Grâce soit donc rendue à cette initiative qui sur Facebook m'a incitée à revisiter son oeuvre. Une oeuvre où les paysages semblent rares...

...le sujet essentiel étant l'homme... ou plutôt la femme, du moins quand on interroge les bases de données sur le net.









Une oeuvre très abondance quand on songe que bien que mort à 28 ans, il a laissé derrière lui: trois cents peintures, dix-sept gravures et lithographies, deux gravures sur bois, de nombreuses sculptures et 3000 dessins, aquarelles ou gouaches!
Et puis sur Wikipedia** j'ai lu ceci, rédigé probablement par un grand admirateur de ce peintre, mais qui a eu le mérite de me faire regarder autrement ses oeuvres (même si ici j'ai choisi les oeuvres les plus "soft") :
"...Le dessin est très net, avec un trait marqué, énergique et sûr, parfois même violent. La connaissance du corps humain qu'a Egon Schiele est d'autant plus remarquable qu'il ne fait pas disparaître le squelette sous la chair, il le dessine dans la logique de ses mouvements et postures et lui donne ainsi trois dimensions, au lieu que ce soit deux, comme c'est souvent le cas chez d'autres artistes. Ses portraits et ses nus sont en outre saisis dans des poses insolites, voire caricaturales, Egon Schiele ayant étudié les attitudes de certains déments dans un asile psychiatrique, ainsi que les positions des marionnettes manipulées, ce qui donne cet aspect « désarticulé » propre à certains de ses personnages et à son art.
Le trait marqué, les poses complexes générant une multiplication de lignes obliques, la chair comme tuméfiée des corps, les fonds parfois tourmentés, la provocation de certains nus ont amené à rapprocher Schiele du courant expressionniste qui marque alors les pays germaniques."
Quand on voit la manière dont son trait a évolué entre les oeuvres de jeunesse - il a commencé à exposer à 19 ans- et son décès 9 ans plus tard, on ne peut que s'interroger sur la manière dont son art aurait évolué si la grippe espagnole ne l'avait emporté, 3 jours après sa femme qui était alors enceinte de 6 mois. Son dernier tableau où les personnage retrouvent une sorte de rondeur, de douceur...inhabituelles -notamment la femme- est intitulé "la famille", une famille qu'il ne connaîtra jamais, n'en est donc que plus troublant.  

* sur Wikipedia: "... L'œuvre de Schiele occupe également une place essentielle dans l'histoire des relations entre art et érotisme. Certains de ses nus prennent des poses explicites : par exemple, le modèle de Vu en rêve (1911) ouvre son sexe face au spectateur. L'artiste a aussi largement traité le thème de la masturbation féminine et masculine dans des œuvres que l'on pourrait qualifier de pornographiques encore aujourd'hui (L'Hostie rouge, Eros ou Autoportrait se masturbant, tous de la même année 1911)."

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