jeudi 27 mars 2014

L'étrange histoire de Billie Joe

Quand la chanson a commencé à être diffusée sur les ondes, je n'avais même pas dix ans et elle m'avait marquée sans que j'y comprenne quoi que ce soit, sauf deux mots dont j'avais compris qu'il renvoyait à un nom: celui de Billie Joe. La ré-écoutant des années plus tard, j'avais compris qu'une mère de famille apprenait à sa fille qu'un certain Billie Joe était mort et deviné que quelque chose de particulier -quoi, je n'en savais rien- avait lié Billie Joe à celle qui racontait l'histoire.
Pour la petite histoire, la chanson, qui a fait l'objet de nombreuses reprises et a été adaptée en français par Joe Dassin et Eddy Mitchell sous le nom de "Marie-Jeanne", avait été initialement enregistrée en... une heure.
Et que raconte t elle cette chanson? Pas grand chose en réalité. Une jeune femme explique qu'elle avait appris lors d'un repas familial que Billie Joe s'était suicidé en se jetant d'un pont. Billie Joe était un garçon que son frère et elle connaissait. Probablement même très bien en ce qui la concernait puisqu'elle était très troublée en apprenant la nouvelle. Surtout après que sa mère lui ait précisé qu'une fille lui ressemblant avait été vue la veille en compagnie de Billie, à l'endroit du suicide, en train de jeter quelque chose dans le fleuve. La narratrice n'en dit pas plus, sauf que depuis lors son père est mort, son frère s'est marié et qu'elle va régulièrement sur ce pont jeter des fleurs dans le fleuve.

Ce manque d'explications a donné lieu à de nombreuses interprétations plus ou moins farfelues:
- Billie Joe aurait été une fille
- Billie Joe aurait eu une aventure homosexuelle
- Billie Joe et la narratrice auraient eu un enfant mort-né ou avorté.
En 1970, la compositrice de la chanson a rejeté toutes ces interprétations en expliquant que, pour elle, la chanson n'était que le récit d'une "une tranche de vie". Elle souhaitait raconter ce que peuvent être les discussions quotidiennes durant un repas familial chez des gens modestes et durs à la tâche où il arrive qu'un un évènement gravissime, comme le suicide d'un adolescent, puisse n'être considéré que comme un fait-divers sans importance.

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