lundi 10 mars 2014

Marienbad, la chanson

Il serait dommage d'avoir parler de "l'année dernière à Marienbad" et de Delphine Seyrig, la belle jeune femme brune qui le arpentait, sans évoquer Barbara, cette autre longue Dame brune, celle là même qui a composé en 1973 la musique de "Marienbad"
L'idéal aurait été de déposer la vidéo mais elle fait partie de celles qui sont difficilement partageable, sauf via un lien** à regarder en relisant les paroles
Sur le grand bassin du château de l'idole, un grand cygne noir portant rubis au col, dessinait sur l'eau de folles arabesques. Les gargouilles pleuraient de leurs rires grotesques. Un Apollon solaire de porphyre et d'ébène attendait Pygmalion, assis au pied d'un chêne...
Je me souviens de vous et de vos yeux de jade, là-bas, à Marienbad,là-bas, à Marienbad. Mais où donc êtes-vous ? Où sont vos yeux de jade, si loin de Marienbad, si loin de Marienbad?
Je portais, en ces temps, l'étole d'engoulevent qui chantait au soleil et dansait dans les temps. Vous aviez les allures d'un dieu de lune inca, en ces fièvres, en ces lieux, en ces époques-là. Et moi, pauvre vestale, au vent de vos envies, au cœoeur de vos dédales, je n'étais qu'Ophélie...
Je me souviens de vous du temps de ces aubades, là-bas, à Marienbad, là-bas, à Marienbad. Mais où donc êtes-vous ? Vous chantez vos aubades, si loin de Marienbad, bien loin de Marienbad.
C'était un grand château, au parc lourd et sombre, tout propice aux esprits qui habitent les ombres. Et les sorciers, je crois, y battaient leur sabbat. Quels curieux sacrifices, en ces temps-là. J'étais un peu sauvage, tu me voulais câline, j'étais un peu sorcière, tu voulais Mélusine...
Je me souviens de toi, de tes soupirs malades, là-bas, à Marienbad, à Marienbad. Mais où donc êtes-vous ? Où sont vos yeux de jade, si loin de Marienbad, bien loin de Marienbad?
Mais si vous m'appeliez, un de ces temps prochains, pour parler un instant aux croix de nos chemins. J'ai changé, sachez-le, mais je suis comme avant, comme me font, me laissent, et me défont les temps. J'ai gardé près de moi l'étole d'engoulevent, les grands gants de soie noire et l'anneau de diamant.
Je serai à votre heure, au grand château de jade, au coeœur de vos dédales, là-bas à Marienbad. Nous danserons encore dans ces folles parades, l'oeœil dans tes yeux de jade, là-bas, à Marienbad.
Avec tes yeux de jade, nous danserons encore, là-bas, à Marienbad, là-bas, à Marienbad. Mais me reviendras-tu ? Au grand château de jade, à Marienbad...


* Les paroles sont de François Wertheimer
** http://youtu.be/zh3qei9dbAc

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