Au départ de ce billet, il y a un film de Henry S. Miller sorti aux Etats-Unis en 2008. Un thriller psychologique dans la lignée de "Seven" et autres "Silence des agneaux". Sauf que là vous avez un inspecteur de police qui cherche à coincer un tueur en série qui met en scène ses meurtres en recourant à certains procédés de peinture dont l'anamorphose... une technique qui au final se révèle plus intéressante que le film.
L'anamorphose c'est quoi?... Si désormais c'est une déformation réversible d'une image à l'aide d'un système optique - par exemple un miroir courbe - ou un procédé mathématique, au départ c'était l'une des applications des travaux de Piero della Francesca sur la perspective.
Léonard de Vinci (dans son Codex, un oeil peut devenir un visage d'enfant) et Holbein avec son tableau "les Ambassadeurs" y ont recouru.
Dans ce dernier tableau, à première vue, c'est le portrait de deux hommes. Il faut se placer sur le côté gauche du tableau et regarder au niveau de l'étrange figure du tapis pour voir apparaître un crâne, un motif qui renvoyait aux natures mortes de type "Vanité"*
C'est à ce type de procédé auquel a recouru Dali dans sa mise en scène d'une des salles de son Musée de Figueres où il rend hommage à "Mae West". La ville rend d'ailleurs à son tour hommage au peintre sur les ramblas en ayant installé une colonne cylindrique sur laquelle se reflète le visage du peintre.
Et il s'agit là d'une autre manière de réaliser une anamorphose via un miroir conique ou cylindrique que l'on interpose entre le regard et la
peinture qui, déformée, s’y reconstitue. Certains artistes contemporains* ont poussé le procédé assez loin puisque, dans l'exemple qui clôt le présent billet, la lecture se fait en passant du dessin accroché au fond au détail du pied qui se reflète dans le cylindre.
* exemple: Istvan Orosz un peintre hongrois né en 1951
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