Par rapport à ce qu'on appelle "civilités" et "incivilités", on a tous des préjugés sur les gens que l'on croise. Par exemple dans certains quartiers plutôt chics, on attend de la part de personnes âgées qu'elles fassent attention au milieu dans lequel elles vivent. Et dans les transports en commun, on ne s'étonne plus de voir des jeunes s'étaler bruyamment sur les sièges en se moquant bien des autres passagers. Mais de temps en temps on observe des contre-exemples
Première petite scène de la vie quotidienne: dans l'une des grands rues piétonnes BCBG de Nantes, il est près de midi et beaucoup de personnes y déambulent dont une dame d'un certain âge avec son petit chien. Le style d'habillement, de coiffure et la démarche assurée de la dame indiquent qu'elle appartient à la bougeoisie nantaise du centre ville. Elle s'arrête devant une vitrine, sans remarquer que son chien prend aussitôt la posture typique du canidé ayant un besoin urgent. Et quand elle s'en aperçoit, elle ne fait rien pour l'inciter à se déplacer d'une cinquantaine de centimes vers le caniveau. Non, elle le laisse faire en prenant un air très agacé car compte tenu du "cadeau" laissé en plein milieu du trottoir elle va devoir renoncer à son achat. Elle n'esquisse en effet pas le moindre geste pour essayer de faire disparaître la chose comme le font les maîtres bien éduqués de chiens, se contentant quand le chien en a fini de presser le pas afin de quitter rapidement les lieux. Nous serons plusieurs à la suivre un certain temps du regard, sans oser intervenir.
Le soir même, dans la ligne de tram qui vient des quartiers populaires du sud de l'agglomération nantaise. Il est tard et, entre les personnes qui quittent tardivement leur travail et celles qui se rendent en ville au restaurant ou au cinéma, toutes les places assises sont déjà prises. Il y a même plusieurs personnes debout. Une vieille dame monte. Elle n'a rien à voir avec ma bourgeoise nantaise du matin, c'est juste une vieille dame voutée par l'âge qui, si elle n'a pas de canne, a de toute évidence quelques difficultés à se déplacer. Sans hésiter, ni même se concerter, deux jeunes gens au look et au parler très banlieue qui jusque là papotaient sans a priori se préoccuper des autres voyageurs qui étaient montés se lèvent et lui proposent de prendre leur place. Ce qu'elle accepte avec d'un air surpris. Nul doute que ces deux là auraient osé faire ce matin ce qu'aucun d'entre nous n'a osé, lancer la petite phrase que la petite bourgeoise nantaise devait craindre: "Madame, votre chien a perdu quelque chose"
2 commentaires:
A Lyon aussi on a des mémères à leur chienchien dans les quartiers chics... et je ne sais pas si c'est les chienchiens ou les mémères qui me sortent le plus des yeux ;-)
Sans hésiter, je réponds: la mémère parce qu'elle ne changera jamais, alors que le chien on peut toujours espérer qu'avec un autre maître il puisse évoluer
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