C'est alors que je me suis rappelée cette chanson de cet ancien jeune premier qui, dans "quai des brumes", trouvait les yeux de Michèle Morgan si beaux, et pour qui, lorsqu'il fût parvenu à l'âge des rôles de patriarches à crinière blanche, Jean-Loup Dabadie écrivit ce texte sur cette alternance de doutes et certitudes: "Maintenant je sais"
Quand j'étais gosse, haut comme trois pommes J'parlais bien fort pour être un homme J'disais : je sais, je sais, je sais, je sais
C'était l'début, c'était l'printemps Mais quand j'ai eu mes dix-huit ans J'ai dit : je sais, ça y est, cette fois, je sais
Et aujourd'hui, les jours où je m'retourne J'regarde la Terre où j'ai quand même fait les cent pas Et je n'sais toujours pas comment elle tourne !
Vers vingt-cinq ans, j'savais tout : l'amour, les roses, la vie, les sous Tiens oui l'amour ! J'en avais fait tout l'tour !>P> Mais heureusement, comme les copains, j'avais pas mangé tout mon pain : Au milieu de ma vie, j'ai encore appris. C'que j'ai appris, ça tient en trois, quatre mots : Le jour où quelqu'un vous aime, il fait très beau J'peux pas mieux dire : il fait très beau !
C'est encore ce qui m'étonne dans la vie Moi qui suis à l'automne de ma vie On oublie tant de soirs de tristesse Mais jamais un matin de tendresse !
Toute ma jeunesse, j'ai voulu dire "je sais" Seulement, plus je cherchais, et puis moins j'savais
Il y a soixante coups qui ont sonné à l'horloge J'suis encore à ma fenêtre, je regarde, et j'm'interroge : Maintenant je sais, je sais qu'on n'sait jamais !
La vie, l'amour, l'argent, les amis et les roses On n'sait jamais le bruit ni la couleur des choses C'est tout c'que j'sais ! Mais ça, j'le sais !
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