le goût du sucré (introduction)
Mon tout premier souvenir est notamment celui d'un dessert que je n'ai pas pu goûter. Impossible désormais de le dater car la seule qui aurait pu le faire n'est plus. Elle a juste pu préciser que c'était lors d'un repas chez des amis qui habitaient Avranches, ce qui m'a toujours surpris car je ne leur connaissais pas d'amis chez qui ils seraient aller déjeuner un midi.
Le repas était interminable comme peuvent l'être les repas pour un enfant que de deux ou trois ans installé à la table des adultes, à qui l'on demande de rester sans bouger, en se taisant, en ayant comme seule occupation que d'écouter une conversation à laquelle il ne comprend rien. Seul me faisait tenir ce gâteau posé sur le buffet: un gâteau très inhabituel pour une petite fille habitué au roboratif gâteau aux pommes qui alternait chaque semaine avec la tarte... aux pommes, car autant il m'en souvienne il ressemblait à quelque chose comme ça.
Sauf que même la volonté enfantine a ses limites face aux exigences de la sieste. C'est donc peu de temps avant l'heure du dessert, le moment le plus attendu de la quasi totalité des enfants (mais aussi d'un certain nombre d'adultes) que je fus emportée dans une chambre inconnue. Les double-rideaux en velours ne filtraient pas complètement la lumière qui tombait sur le trop chaud édredon rouge. Lit très haut dont une fois réveillée je n'ai pas osé descendre. Alors j'ai attendu là toute seule dans le quasi silence de cet appartement.
Et lorsqu'il fût question de partir, l'heure du goûter était passée, à moins que le gâteau n'ait été mangé en totalité par les convives. Un seule chose est certaine: de ce gâteau je ne garde qu'un souvenir visuel... et un goût certain pour le sucré.
4 commentaires:
Ouhlala... ton récit réveille en moi un gros chagrin d'enfant que je n'identifie pas. MAis une chose est certaine, il me parle :-)
Ah !!! Souvenirs d'un petit gourmand de cinq ans à la fin de la guerre.
Grand mariage de mon cousin dans le grand hôtel de mon oncle. Femmes en robes de soirée et hommes en habits.Repas exceptionnel et exceptionnellement long pour moi qui n'attendait que les desserts. Or, au moment du dessert pantagruélique qui était en train d'arriver j'entends "les enfants au lit"
En passant devant les gâteaux j'en subtilisait une dizaine que je glissait sous la chemise de mon beau costume tout neuf et arrivé dans la chambre je me couche comme ça sous les draps pensant que dès que les parents seront partis je pourrais me régaler.
Je n'avais pas pensé que ma chemise, mes habits, les draps et le lit seraient imprégnés de gâteaux à la crème. Je ne dirais pas le tableau offert à mes parents quand ils sont revenus
Oh! Quelle terrible frustration!
* Myosotis, caphadock et verveinecitron, qu'ajouter de plus?
Rien.
Ah si caphadock, votre récit m'a fait beaucoup rire et il m'a rappelé mon écureuil de fils qui piquait dans les placards avant de plaquer les restes de ses forfaits dans les tiroirs de son bureau... où il les oubliait, ce qui l'autorisait ensuite que, non ce n'était pas lui qui avait fait cela!
Le genre d'argument auquel vous n'avez pas pu avoir recours :-)
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