jeudi 28 janvier 2010

28 janvier 1987 - 8h20

Il n'y a pas de photo de ce moment-là, celui où elle a empli pour la 1ère fois ses poumons d'air, jolie petite demoiselle qu'à grand renfort de médicaments il avait fallu convaincre de naître, non pas deux mois trop tôt, sous le signe du Capricorne mais avec trois semaines et demie d'avance, sous celui du Verseau.
Elle était là et l'auxiliaire de puériculture dont je me rappelle du prénom: Simonne (oui avec deux "n") l'avait habillée d'une jolie brassière rose et blanche et d'un gigoteuse à bretelle rose en éponge velours toute douce.
Un écho de ce jour où quelques mois plus tôt, des pelotes de laine rose offertes avaient fait fondre en larmes une de ses grands-mères. C'est quelque chose d'émouvant que d'apprendre que l'on va devenir parent, mais ça l'est aussi beaucoup de savoir qu'un jour quelqu'un vous appellera Mamie, Mamita, Mamissa ou l'un de ces petits noms tendres que les petits enfants ont l'art d'inventer.

Du rose et du blanc donc ce jour là. Blanc aussi en écho d'une des photos prises une dizaine d'années plus tard, au hasard d'un échauffement juste avant un gala de danse. Elle est quelque part dans un des albums à la maison et même si la qualité de la photo laisse beaucoup à désirer j'y tiens beaucoup.
Vêtue d'un tutu blanc mi-long, montée bien droite comme seules savent le faire les danseuses (les écuyères aussi ont cette capacité) coiffée et maquillée comme une "grande" ce qui lui donne tant l'air d'une femme alors qu'elle entre en adolescence, elle s'appuie d'une main sur une table tout en regardant au loin, un peu rêveuse.

Et elle est très belle.

4 commentaires:

verveinecitron a dit…

C'est très émouvant ce billet de maman.

@nn@ L. a dit…

En fait j'ai retrouvé ce soir la photo, moins belle que dans mon souvenir.
Peut-être la scanerai-je Verveinecitron pour la retravailler, tout comme celle où sa petite soeur se confie complètement aux mains d'une apprentie esthéticienne pour être maquillée.
Elles sont alors toutes deux très belles car sous la chrysalide de l'enfance on aperçoit la femme qu'elles seront peut-être

verveinecitron a dit…

C'est quelque chose qui m'intrigue aussi, la femme qui se cache derrière la petite fille, la jeune fille, et que l'on aperçoit parfois une fraction de seconde dans un mouvement, un sourire, un regard...

@nn@ L. a dit…

Annie Duperey a écrit de très jolies choses sur ce visage intemporel.
Par contre j'ai beaucoup plus de mal à imaginer derrière le petit garçon l'homme qu'il pourrait être adulte.
Combien de fois ai-je du mal à imaginer que des barbus à lunettes aient pu être des bébés glabres sans rien sur leur nez :-])