samedi 19 juillet 2008

Traces d'ombres - Fictions

Il y a les documents autour de la Shoah, et puis il y a des récits qui, pour fictifs qu'ils soient, peuvent aussi être très choquants.
Je pense notamment à deux nouvelles, l'une fait 51 "pages" (photos inclues) et l'autre 10.
Deux fictions qui font l'effet d'une claque car elles rappelent à ceux qui les lisent l'importance de rester vigilant car il suffit parfois de peu de temps pour que tout bascule...
L'essentiel de ce message ne sera pas écrit par moi, mais par d'autres qui ont parfois extrèmement bien résumé les ouvrages.
"Inconnu à cette adresse" est le premier livre de Kathrine Kressmann Taylor, écrit sous le pseudonyme de Kressmann Taylor, publié pour la première fois dans sa version intégrale dans Story Magazine en 1938 aux États-Unis, soit un an avant que n’éclate la Seconde Guerre mondiale.
Il prend la forme d'une correspondance épistolaire fictive étalée du 12 novembre 1932 au 3 mars 1934 entre deux amis, Martin Schulse, 40 ans, marié et père de 4 garçons, et Max Eisenstein, 40 ans, célibataire, associés de longue date dans une affaire prospère de commerce de tableaux à San Francisco, "La galerie Schulse-Eisenstein." Martin est allemand, Max est un Américain d'origine juive. Au début des années 1930, Martin décide de retourner au pays. Les premières lettres sont banales et traitent d'affaires, de la sœur de Max, Griselle, comédienne certaine de faire carrière en Allemagne. Max s'inquiète toutefois à propos de la montée d'Adolf Hitler « qui semble en voie d’accéder au pouvoir en Allemagne » et dont ce qu'il lit sur son compte l'inquiète. Martin, « esprit libéral » et « cœur chaleureux », s'interroge lui aussi: « Franchement, Max, je crois qu’à nombre d’égards, Hitler est bon pour l’Allemagne, mais je n’en suis pas sûr; […] il possède une force que seul peut avoir un grand orateur doublé d’un fanatique. Mais je m’interroge : est-il complètement sain d’esprit ? » Toutefois, à mesure que Max s'inquiète, Martin adhère à l'esprit allemand, obtient une position de plus en plus privilégiée et finalement, le 9 juillet 1933, « Nous devons présentement cesser de nous écrire. Il devient impossible pour moi de correspondre avec un Juif ; et ce le serait même si je n’avais pas une position officielle à défendre […]. La race juive est une plaie ouverte pour toute nation qui lui a donné refuge. Je n’ai jamais haï les Juifs en tant qu’individus –toi, par exemple, je t’ai toujours considéré comme mon ami-, mais sache que je parle en toute honnêteté quand j’ajoute que je t’ai sincèrement aimé non à cause de ta race, mais malgré elle. » Max insiste cependant, non pour tenter de raisonner Martin, mais parce qu'il est sans nouvelles de sa sœur. Les lettres qu'il lui envoie reviennent avec la mention Inconnu à cette adresse, et il ne peut obtenir aucune autre précision. Max insiste, arguant de la liaison que Martin aurait eu autrefois avec Griselle. Finalement, Martin lui apprend que sa sœur a été tuée, après avoir « stupidement » tenté de se réfugier chez lui. Le rythme et le ton des lettres change considérablement: Max est extrêmement cordial. Au cours d'une unique lettre, Martin le supplie d'arrêter ce qu'il est en train de faire, à savoir de présenter les deux hommes comme en affaire à un moment où cela est visiblement interdit. La vengeance de Max s'accomplit cependant, lorsqu'une lettre postée à Martin lui revient, avec la mention "Inconnu à cette adresse".
"Matin brun"
par Franck Pavloff
Charlie et son copain vivent une époque trouble, celle de la montée d'un régime politique extrême : l'Etat Brun. Dans la vie, ils vont d'une façon bien ordinaire : entre bière et belote. Ni des héros, ni de purs salauds. Simplement, pour éviter les ennuis, ils détournent les yeux. Sait-on assez où risquent de nous mener collectivement les petites lâchetés de chacun d'entre nous ?
Texte recopié de la 4ème de couverture
Post-Scriptum commentaire de Verveine citron http://monjardinamoi.canalblog.com sur une page de MyoSottises http://tatinic.typepad.fr/myosottises/ du 24 mai dernier intitulée: « le fascisme par l'absurde » "...Je finis mon programme d'histoire de CM2 par la seconde guerre mondiale et à cette occasion, je fais travailler en littérature « Matin Brun » Une fois de plus, c'est par l'éducation des jeunes générations que passera notre salut... Malheureusement, ce n'est pas toujours facile et, il y a deux ans, j'ai été violemment prise à partie par une maman d'élève qui disait que j'allais traumatiser les enfants, que tout cela n'était pas vrai... Heureusement, j'ai été soutenue par mon inspecteur qui lui a montré les programmes"

3 commentaires:

Anonyme a dit…

"Inconnu à cette adresse"... un livre émouvant qui me bouleversa et que je fis lire à ma fille encore toute jeune... c'est une passionnée d'histoire et de littérature...

"Matin brun" un petit livre pas cher du tout à lire et relire et re-relire encore et encore et à offrir, à sa parution j'en ai acheté 20 exemplaires que j'offris en disant "faites passer"... et aussi à écouter...connaissez-vous la version lue (sur CD) par J. Bonnafé et D. Podalydes ... tout aussi fort...
Merci @nn@ pour toutes ces pages rappelant ce que jamais il ne faut oublier...
Amitiés

Anonyme a dit…

Deux textes que je n'ai pas vu passer. Ils vont être de ma première "sortie livre". Merci et belle journée.

@nn@ L. a dit…

Bonjour Michel,
Ils ne sont pas bien gros, ces "livres" alors ils pourront très bien venir apportés avec les oiseaux du vent...