En 2002, de retour en Afghanistan, le photographe l'a retrouvée miraculeusement! Le portrait de Sharbat Gula (car tel est son nom), devenue mère de famille nombreuse, fait à nouveau la couverture du National Geographic. Ce que disent rarement les commentaires c'est qu'elle porte la burka et a du demander l'autorisation de son mari pour être de nouveau photographiée... et qu'elle trouve tout cela normal...
vendredi 29 août 2008
la jeune afghane
Le regard de cette petite fille m'a fait penser à cet autre regard qui nous a tous fasciné du jour où il a fait la couverture de la revue National Geographic. Au départ, Steve McCurry réalise cette photo en 1984 dans un camp de réfugiés. L'adolescente qui ignore son âge exact a vu ses parents tués dans un bombardement. Après la parution cette image, cette adolescente est devenue une sorte d'icône évoquant tous les enfants victimes de la guerre.
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6 commentaires:
Sur la deuxième photo le regard est toujours digne, mais il n'y a plus cet éclat, cette impression de révolte intérieure, comme si cette femme s'était soumise à son destin: on y lit maintenant une certaine docilité.
L'article paru dans National Geographic ne laissait hélas guère de doutes: la jeune fille révoltée et en état de choc après le décès de ses parents était devenue une femme soumise qui vivait dans un coin reculé de l'Afghanistan car elle ne supportait pas la vie urbaine.
En revoyant ces photos, j'ai pensé à la petite fille du film "le cahier" de Hana Makhmalbaf
http://www.lecahier-lefilm.com/
qui s'obstine à vouloir aller à l'école alors que tout se ligue contre elle. Elle finira par s'effrondrer et faire la morte pour échapper à ses poursuivants: jeunes talibans en herbe qui ne font que reproduire le comportement de leurs pères
Sur la première photo , le regard est presque hypnotique...et il est magnifique ! Ensuite la révolte qui l'anime s'est éteinte .
Terribles regards
qui expriment la peur, la tristesse, l'ailleurs ...
Impressionnants.
* un regard hynotique Alix?
Je parlerai plutôt de regard "halluciné", de ceux qu'ont les personnes victimes d'un trouble post-traumatique.
Et comment aurait-il pu ne pas en être autrement pour cette jeune fille patchoune qui, en 1984, après avoir perdu ses parents dans un bombardement s'est retrouvée seule face avec un homme étranger qui lui volait en quelque sorte son image?
* les regards de Sharbat Gula sont effrayants Michel, mais celui qui me fait le plus mal est celui qu'elle avait en 2002.
C'est, même s'il garde une certaine fierté, celui d'une femme qui a renoncé: elle est femme dans un pays musulman, a perdu ses parents, son mari vit en ville et elle dans une campagne reculée où elle porte la burka... Officiellement à la campagne pour des raisons de santé (pb d'asthme si ma mémoire est bonne) mais je ne suis pas dupe, le fait qu'elle n'ait donné jour qu'à des filles a du peser lourd
Son regard de 1984, tout le monde le garde en mémoire, celui de 2002 les rares qui le connaissent préfèreront l'oublier
Ce qui me parait le plus "cruel" c'est sans doute le moment où nous prenons enfin conscience de nos projections et des désillusions plus ou moins fortes qu'elles génèrent un jour ou l'autre. Vivement le "regard du coeur" qui n'oublie pas de "parler (et seulement de lui !) de celui qui regarde" Sans doute le seul moyen de "parler l'autre".
Bonne soirée.
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