Depuis quelques messages, je tourne autour du sujet sans jamais vraiment l'aborder, celui de l'ombre et la lumière.
Il était présent avec les héroïnes de François Bourgeon dont la personnalité est plus complexe qu'il ne le paraît au prime abord.
Ainsi Isa, si elle se rebelle contre le milieu dont elle est issue, n'ira pas au bout de sa logique. Et à cause de cela elle perdra Hoël, son beau marin aux yeux bleus trop lucide. Lucide Hoël qui un jour lui dira un jour ce qu'il pense d'elle: qu'elle est heureuse de le trouver mais qu'ils ne sont pas du même monde, et surtout qu'elle n'est pas prête à unir sa destinée à la sien. Ensemble/séparés, ensemble/séparés. Que de fois ne le seront-ils au fil d leurs aventures avant que Hoël ne quitte l'île et devienne pirate et Isa qui a tout perdu, renonçant à entrer plus avant dans la mer, ne revienne sur le rivage
Il était présent avec Ari Foldman qui dans "valse avec Bachir" avant de chercher à retrouver la mémoire passe de nuit en voiture devant des réverbères: ombre/lumière, ombre lumière... bourreau/victime, bourreau/victime...
... bourreau parce qu'il est d'autres manières de l'être qu'en tenant un arme, par exemple en refusant de voir...
... et victime parce que devoir refouler au fond de soi des souvenirs pénibles n'est jamais une chose que l'on souhaite à autrui.
Et même Johnny qui parti comme tant d'autres la fleur au fusil, ce qui nous donne droit à ces images en couleur de sa vie d'avant.
Johnny dont la vie d'après n'est plus illustrée que par des images en noir et blanc, parce que le réalisteur pouvait difficilement aller plus loin et ne plus nous donner qu'un écran noir avec juste une bande son.
Ce qu'osera faire pendant quelques instants le réalisateur coréen Im Sang-soo du film "le vieux jardin" en plongeant la salle dans l'oscurité complète pendant quelques très longues secondes où l'on retient ses propres larmes tandis que l'on entend le héros, mis au secret, qui craque et pleure comme on pleure lorsqu'on croit avoir tout perdu et être abandonné de tous.
Mais ne sommes-nous pas fait nous même d'ombre et de lumière et c'est sans doute pour cela que ce peintre lorrain nous touche tant, plus de 350 ans après sa mort.
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