Très mauvaise idée! Déjà le gardien à l'entrée n'a pas l'air aimable.
Moins d'un an s'est écoulé depuis la dernière visite. Que de changements!
Il ne reste rien du côté sauvage qui faisait le charme de la balade car non seulement "ils" ont fauché les "mauvaises" herbes (les enfants en se bousculant lors des jeux ne risqueront plus de se piquer avec les orties) et déboisé, mais il y a désormais une large allée recouverte d'un sol bien dur, quasiment une autoroute à touristes du dimanche, à pied, en poussette, en vélo.
Il reste certes de loin en loin le bruit de l'eau, et pendant quelques mètres son odeur fraîche (mais pour combien de temps) et le chant des oiseaux. Mais le reste...
Le déboisement a eu cependant quelques avantages: il permet de repérer des détails qui n'avaient pas été remarqués jusqu'alors comme cet escalier ou cette balançoire tout au fond d'un jardin.
Mais l'un et l'autre apparaissent encore plus sinistres car il est évident que plus personne n'a utilisé l'escalier depuis des années et qu'il y a déjà un certain temps que les cris de joie des enfants ne résonnent plus dans le jardin.
Plus loin, cet autre escalier qu'on empruntait pour remonter vers la lumière car les arbres formaient au dessus de lui une voûte sombre a perdu tout son charme, toute sa poésie, tout comme l'ancien étroit chemin qui à sa droite serpentait au plus près de la rivière.Il ne reste rien du fouillis végétal un peu mystérieux où il faisait bon s'engager et se perdre, juste quelques minutes. Tout est dégagé, net, sécurisé.
"Nous n'irons plus au bois les lauriers sont coupés..."
La poésie, il faut désormais bien la chercher. Par exemple dans les herbes folles oubliées et le reflet fugace du soleil dans l'eau.
Arrivée au terme de cette promenade, le jardin d'enfants, autrefois protégé par une grille derrière laquelle poussaient profusion de plantes, est désormais entouré d'un assez bas grillage et de quelques petits buissons. Exposé à tous vents et à tous les regards.
En mai ou juin 2006, après avoir respiré l'odeur des tilleuls en fleur, j'avais ôté avec plaisir mes sandales pour glisser mes pieds nus dans l'eau fraîche du bassin... Temps lointain où les incertitudes d'alors se mêlaient d'espoirs... Que tout cela est loin...
La poésie ressurgira un peu plus loin, tout à la fin, du côté du parc de Procé, avec le ballet des mouettes rieuses dont certaines avaient encore leur capuchon noir de l'hiver et qui virevoltaient dans le ciel clair. Plus tard je voudrai être une mouette pour jouer avec le vent.
6 commentaires:
Tout change .....
Rien ne change !! cycle infini
Et le poète trouve toujours , même et surtout dans un brin d'herbe
La mouette rieuse en rit encore!!!
Je viens de suivre un cours de philo "l'éternel retour"
il y a beaucoup à dire ....
vous venez d'en donner l'exemple réel
Beaucoup de nostalgie en ce moment on dirait...
C'est ce que j'appelle "massacre à la tronçonneuse" et nous sur la cote nous sommes super bien équipé pour ça. Que vaut un brin d'herbe face au fric.L'homme a toujours vécu avec les brins d'herbe, il ne les a pas crées mais il en dépend alors que le fric l'homme a vécu sans lui, il l'a crée et maintenant il va en mourir.
* Tout change et rien ne change écrivez-vous Arlette.
Alors j'espère que la nature reprendra vite le dessus le printemps venu et fera oublier le plus vite possible ces interventions de l'homme parce que mis à part les deux moments cités, j'ai eu beaucoup de mal à m'y retrouver dans ce chemin "aseptisé"
* ah la nostalgie Verveinecitron... Il faut croire qu'elle est indissociable des changements, de ces moments où il faut tourner la page, ou plus encore, refermer le livre.
* Pour votre jolie comparaison Caphadock (surprenante d'ailleurs pour quelqu'un qui ne raffole pas de cinéma) je vais essayer de retrouver des images du temps d'avant, d'avant le "massacre à la tronçonneuse et à la débroussailleuse".
Mais je ne garantis rien car au printemps 2006 j'avais un autre appareil photo et un autre PC. Alors...
Quel regard cette chatte! Une "gardienne de la mémoire" sans doute (sourire)
Les "trois couleurs" laisseraient effectivement penser Michel qu'il s'agit d'une chatte, mais le regard peu aimable de la gardienne des lieux m'a dissuadée d'engager davantage la "conversation" de crainte qu'elle ne réplique avec quelque phrase acérée.
Amatrice de chats, oui, mais raisonnable malgré tout
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